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Sont mentionnées dans cette liste seulement les personnes les plus connues portant chacun de ces noms dans les Purānas et Upanishads. Ce sont des noms donnés à la naissance (comme les prénoms chrétiens) en fonction des horoscopes ou des surnoms acquis au cours de leur vie en raison d'un trait marquant de leur personnalité. Dans le premier cas le nom est formé de deux ou trois syllabes présentant un rapport avec les constellations (nakshatras) influantes au jour et à l'heure de la naissance. Il peut se rapporter aussi à la personnalité du père. Ceci explique par exemple qu'un certain Nahusha (roi de la dynastie lunaire) appelle tous ses fils Yati, Yayāti, Saṁyāti, Ayāti (du verbe yat: faire un effort). Cette coutume est encore suivie de nos jours. Certains noms portés par de lointains ancètres sont aussi redonnés périodiquement aux enfants d'une même lignée et c'est d'autant plus naturel lorsqu'on croit que l'histoire n'est qu'un perpétuel recommencement. Des noms tels que Madhu ou Vṛṣṇi reviennent à plusieurs reprises dans la lignée de Yadu et on compte au moins trois Bharata dans la lignée lunaire. La même tendance est innée sous tous les cieux: les rois de France ne s'appelaient-ils pas tous Louis? D'autres tendances naturelles aident à identifier les personnages: 1) quiconque peut être désigné par une forme "voyellisée" du nom de son père consistant à ajouter un a à la première syllabe (Vāsudeva est le fils de Vasudeva) et parfois aussi à la dernière (Pāndava est le fils de Pāndu, Kaunteya le fils de Kuntī); 2) les noms de naissance évoquent souvent les qualités inhérentes à la caste. Ainsi un nom comportant les racines de verbe agir (kṛi), vaincre (ji), porter (dhṛi), faire preuve de courage (dhṛiṣ), char (ratha), terreur (bhī) dénonce immédiatement un kshatriya.

  • Abhimanyu: fils d'Arjuna et de Subhadrā. Il fut nommé ainsi parce qu'il était volontaire (abhi-man: penser à quelque chose à réaliser ou à obtenir), sans peur et coléreux. Son impétuosité causa sa perte, qui marqua un tournant dans la bataille de Kurukshetra (13ème jour, Drona Parva section 47) . 
  • Aditi: fille du prajāpati Daksha, épouse de Kashyapa et mère des Adityas.
  • Agastya: fils du saptarshi Pulastya et de son épouse Havirbhū, fille de Kardama. Détruit par Mahādeva, il renait au cours du présent manvantara de Varuna et Mitra: ceux-ci ayant été excités par Urvaṡī auraient fertilisé un pot de ghee. Agastya est ce sage inébranlable qui digère tout et considère "les deux côtés des choses du même œil". Cela signifie qu'il fait preuve de cette qualité essentielle du yogin qu'on nomme sama ou tulya et qui consiste à ne pas être affecté aussi bien les aspects positifs de ce que le sort lui réserve que par les aspects négatifs: "sama ṡīstoṣṇa-sukha-duhkha" identique dans le froid et le chaud, le plaisir et la peine. Ce trait de caractère ne doit pas être interprété comme de l'apathie ou de la résignation mais comme la marque extérieure du recul dont fait preuve l'hôte du cœur, l'ātman, qui ne s'identifie pas au corps qu'il habite. Son nom provient de a-ga (l'inamovible désignant une montagne), sans doute en raison d'un autre épisode de ses exploits: il obtient par la ruse que la montagne Vindhya cesse de croître pour faire obstacle à la course du soleil. Sur terre il s'est employé à civiliser les populations dravidiennes vivant au sud du mont Vindhya.        
  • Airāvata: l'éléphant issu du barattage de la mer de lait, véhicule d'Indra et géniteur de la tribu des éléphants.
  • Alamvusha (ou Alambusha): un rākshasa combattant dans l'armée de Duryodhana.
  • Ambā, Ambikā, Ambalikā: les trois filles du roi de Kāshī (capitale de Kosala) enlevées par Bhīsma pour les marier à son demi-frère Vichitravīrya.
  • Ananta: le nāga sans fin sur lequel repose Viṣṇu, aussi nommé Ṡeṣa (voir cette entrée du lexique) car il est le résidu quand l'univers est détruit.
  • Andhaka: voir Sātvata. 
  • Angada: un des singes du Rāmāyana, fils de Vāli.
  • Angāraparna: roi gandharva. Vaincu par Arjuna dans une section de l’Adi Parva, il lui offrit des destriers et il recommanda Daumya comme prêtre à Yudhishthira.
  • Angiras: celui des saptarshis qui nait de la bouche de Brahmā, origine qui le destine tout naturellement à contribuer à la création des Vedas. Outre Svādha et Satī les filles de Daksha, il épouse Ṡraddhā (dont le nom signifie foi, confiance) qui engendre l'honorable Bṛihaspati, le prêtre d'Indraloka.  Ṡraddhā est fille de Kardama né de l'ombre de Brahmā. Dans le Rig Veda Angiras est le prêtre officiant au sacrifice, le hotṛi faisant les oblations. L'analyse de l'origine du mot Angiras est une bonne leçon de sanskrit en soi. En effet il a pour racine le verbe ag qui signifie se mouvoir tortueusement comme un serpent (aga), mais aussi comme le vent ou comme le feu et c'est de ce verbe que dérive le nom du feu agni. Angara est un charbon, ce qui suggère qu'Angiras est celui qui brûle ce qui l'entoure par son austérité (tapas qui est une énergie qui consume et purifie – voir cette entrée et aussi dans le texte à propos d'Agni) ou par son souffle, puisqu'il sort de la bouche de Brahmā. Par ailleurs le Bṛihadarānyaka Upanishad (Brāhmana 3 vers 8) nous dit à propos du souffle vital (prāṇa): il est dans la bouche et il est l'angiras parce qu'il est l'essence (rasa) des membres (anga) du corps. C'est un jeu de mot typique de ces textes, qu'il ne faut pas prendre à la légère, comme un trait d'humour gratuit pour détendre l'atmosphère. C'est en fait la conclusion du Brāhmana: le souffle vital est l'âme du corps, sans lui tous les organes dépérissent. Sans Vāyu qui est leur souffle, les autres devas (Āditya qui est l'œil etc..) dépérissent, car le corps est un univers dont les organes sont les devas. Mais aussi, se doit-on d'ajouter, sans Agni qui leur apporte les offrandes des sacrifices les devas dépérissent. Pareillement, sans le feu de la digestion (vaishvanara agni) qui brûle les aliments le corps dépérit. Enfin, point qui n'a pas été développé sous l'entrée Sarasvatī, la parole (vāc) est un feu alimenté par le feu intérieur (le même vaishvanara agni) et par le vent dans le soufflet des bronches (dixit le grammairien Panini –voir sous l'entrée su), c'est la forme la plus élémentaire et la plus typiquement humaine d'action, le premier acte de la création (Bṛihadarānyaka Upanishad, Brāhmana 2). Dans de nombreux hymnes (hymne 31 du livre 1 du Rig Veda par exemple) Angiras devient un qualificatif d'Agni lui-même. 
  • Arjuna AjRun: fils cadet de Pāndu et Kuntī, engendré par Indra. En arrière plan de l'intrigue dans le monde des hommes, il convient de se rappeler que le Mahābhārata raconte le déroulement d'un sacrifice ordonné par Kṛiṣṇa, tout comme le Rāmāyana d'ailleurs. Tous les devas et asuras ont été conviés à y participer et pour se faire ils se créent un avatāra. Arjuna est celui d'Indra. Ce n'est pas lui mais son frère ainé, l'avatāra de Dharma qui préside aux sacrifices dans l'histoire en tant que roi. Mais le fait qu'Arjuna soit le vrai héros de l'histoire, pur, sans reproche et toujours vainqueur est un hommage à Indra. Ce nom d'Arjuna signifie blanc et est aussi celui d'un arbre. On dit qu'il signifie que ses actes sont blancs, c'est-à-dire sans conséquence pour son karma parce qu'il agit sans intérêt personnel. Mais une analyse éthymologique amène à le rapprocher de l'adjectif ārjava signifiant honnête, sincère, qui comme arjuna dérive de la racine verbale ṛij (ou arj): tenir ferme et acquérir. Comment arrive-t-on de l'idéé d'acquérir à celle d'être honnête et sincère? Sans doute cette qualité de sincérité est-elle la clé du succès, ce qui explique les autres noms du héros. Ceux-ci sont: Dhananjaya, le conquérant des richesses; Falguna ou Phalguna, celui né sous l'ascendant de l'étoile Falguna; Gudākesha, le conquérant du sommeil (allusion à l’éveil spirituel) ou, selon d'autres, celui à l'abondante chevelure; Jishnu, l'invincible; Kirītin, celui qui porte un diadème; Kauntaya ou Kaunteya, le fils de Kuntī; Krishna, celui au teint sombre; Pārtha, génitif de Prithā, i.e. le fils de Prithā, autre nom de sa mère; Savyasāchin, celui qui tire à l'arc des deux mains; Svetavahana, celui au char duquel sont attelés des coursiers blancs; Vibhātsu, celui qui combat avec honneur; Vijaya, le vainqueur. On trouve aussi le nom Vibhātsu (dérivé de Vibhāt, le splendide) orthographié Bībhatsu et il prend alors le sens opposé de révoltant, nom qui lui va aussi très bien.
  • Aruṇa: l'Aurore au masculin, frère de Garuda, tous deux nés de Kaṡyapa et Vinata. Aruṇa, au teint rougoyant, est un enfant prématuré puisque, selon la légende, il sortit de son oeuf avant l'heure (Vinata était ovipare). A tout précurseur tout honneur, il annonce la venue de l'astre du jour puisque, étant son aurige, il apparait avant lui au firmament. L'aurore sous son aspect féminin porteuse de la vie, d'espoir et de richesse, se nomme Uṣā ou Uṣas. Elle est soeur des Adityas et de Rātri, la Nuit. Les Thaïs confondent la déesse Ushā (Aruṇi) et son pendant mâle Aruṇa, ce qui est une tendance assez générale chez les Buddhistes. Dans ce cas particulier, la confusion est légitime car dans les hymnes du Rig Veda (hymne 1.48) elle est évoquée attelant les chevaux au char du Soleil, puis conduisant ce char, "faisant la lumière", tâche à priori masculine. Dans d'autres hymnes l'aube est dépeint comme un coursier ou un faucon du nom de Dadhikṛi (Rig Veda 4.38, 4.39, 4.40).     
  • Aṡvatthāma: fils de Drona et Kṛipi. Il fut nommé ainsi parce qu'il hennissait comme un cheval à la naissance. Seul point commun avec l'arbre aṡvattha, i.e. le banyan: ce dernier produit suffisamment d'ombre pour abriter les chevaux.
  • Aṡvins: Nāsatya et Dasra (cf. Garuda Pur. Ach. Kh. 139.55) les jumeaux célestes, fils de Sūrya et Samjñā, qui avaient pris la forme d'un cheval et d'une jument pour procréer. On dit que Samjñā (la profonde connaissance, la compréhension), aussi nommée Saraṇyu (celle qui se déplace rapidement: la nuée, la rivière, ou la forme femelle du vent), qui était fille de Tvaṣtṛi, ne pouvait plus supporter le rayonnement intense de son époux (qui semble-t-il était le frère de son père, mais comment éviter la consanguinité à cet échelon de la création?). Aussi créa-t-elle un double d'elle-même appelée Cchāyā (l'ombre) et se dissimula-t-elle sous la forme d'une jument. Vivasvān comprit la supercherie lorsque Cchāyā traita mal son beau fils Yama et il se mit à la recherche de son épouse originale. C'est essentiellement à cette forme chevaline de leurs géniteurs (aṡva est le nom du cheval qui rappelle son tempérament enjoué) que les Aṡvins doivent leur nom. Ils sont les alliés d'Indra et des dieux comme le cavalier est l'allié du ratha sur son char. Cependant ce sont les Maruts qui constituent la cavalerie céleste d'Indra dans ses combats contre les Asuras. Alors que Les Vedas font l'éloge de la puissance des Maruts, dans les cas des Ashvins c'est leur bienveillance qui est vantée. Dans le corps cosmique du Virāt où les principaux devas président à un sens, les Asvins siègent dans les narines (Bhāgavata Purāna 3.6.14). Les Ashvins président aussi à la médecine et autres sciences. Ils protègent de l'infortune et de la maladie. Leur manifestation cosmique est colorée: la teinte pastelle du firmament à l'aurore et son embrasement au crépuscule. D'une certaine façon ces manifestations annoncent l'arrivée et le départ du char du soleil, ce qui suggère des chevaux, bien que dit-on le véhicule (tous les dieux ont un type particulier de véhicule) des Ashvins soit un char d'or (Rig Veda livre 1 hymne 47). Il est dit (par exemple Rig Veda 4.45) que leur char suit une trajectoire circulaire au firmament, ce qui laisse à entendre qu'Ils précèdent ou suivent Sūrya, en plus d'Aruṇa et de toute une cour  de déesses de l'Aube (hymne 4.51 du Rig  Veda), comme le roi soleil de France paradait entouré de sa cour. Plus probablement leur tache est de protéger les flancs du char de Sūrya comme ces guerriers décrits dans le Mahābhārata, qui se tenaient soit debout de chaque côté de l'aurige sur le grand char des roi soit sur deux chars plus petits, et qui l'emmenaient loin du combat au besoin lorsqu'il était blessé ou son aurige tué. Les hymnes qui leurs sont consacrés leurs associent souvent le rishi Agastya, peut être parce que son étoile (Canopée) est aussi annonciatrice de purification, guérison, purification. D'une manière générale il n'est guère approprié de chercher des équivalents des devas dans la mythologie gréco-romaine, puisque les deux panthéons procèdent de conceptions incompatibles de l'univers (le monisme ou advaitisme de l'une et l'individualisme de l'autre n'etant pas la moindre différence). Cependant les Aṡvins pourraient avoir transmis aux Dioscures trois traits de leur nature: le fait d'être jumeaux et des personnes compréhensives (fils de la connaissance) dont on implore l'assistance en cas de danger, être des cavaliers. C'est à Asclépios, fils du Soleil Appolo, que les Aṡvins auraient transmis leur connaissance de la médecine.
  • Atri, l'un des sept ṛishis nés directement de Brahma, dont on se rappelle surtout qu'il est l'auteur de nombreux hymnes (la fonction originelle d'un ṛishi étant de chanter des hymnes) et que son épouse Anasūyā donna naissance à trois avatāras divins: Dattatreya issu d'un anṡa (rayon, parcelle) de Vishnu, Durvāsa de Shiva et Soma de Brahmā. Il avait demandé au Seigneur Suprême de l'Univers la grâce de lui donner une fils à son image et tous trois ont répondu à l'appel.
  • Bāhuka : nom d’emprunt du roi Nala.
  • Balarāma: fils de Nanda et Rohinī et frère aîné de Kṛiṣṇa. Bala décliné avec le genre neutre est la force, la vigueur et le mot bāla (doté de force) décliné au masculin désigne un jeune homme vigoureux et à priori manquant de la sagesse qui est supposée venir avec l'âge. Le nom Balarāma, i.e. le charmant jeune homme vigoureux, est tout à fait approprié pour celui qui est l'incarnation de la matérialité: le grand Naga Śeṣa sur lequel repose Nārāyana. Ses autres noms sont: Baladeva ou Valadeva, le divin garçon vigoureux; Balabhadra, le garçon vigoureux de bon auspice; Saṁkarshana, celui qui tire vers lui, qui comme nous l'avons vu désigne la vyūha du Purushottama qui résorbe l'univers, mais aussi un laboureur, celui qui tire des sillons; d'où le mythe que Balarāma se servait d'un soc de charrue comme arme et son nom de Halayudha, le héros au soc de charrue. Au cours de son séjour parmi les hommes Śeṣa se montra porté à l'intempérence et à la violence (portant en lui l'essence de l'asat), mais curieusement il refusa d'assister à la bataille de Kurukshetra et préféra partir en pélerinage. Les Purāṇas eux-mêmes nous incitent à faire preuve d'imagination dans l'interprétation des images, aussi ne puis-je m'empêcher de rapprocher celle de Balarāma portant un soc de charrue de celle de Parashurāma, le pourfendeur de (la forêt des) kshatriyas portant une hache. Celui-ci défrichait la terre et son successeur la labourait.    
  • Bali: Daitya, fils de Virocana, qui régnait sur les trois mondes jusqu'à ce que Trivikrama (Vāmana) lui assigne pour seul domaine le Pātāla, principalement afin de lui enseigner l'humilité et de le préparer à devenir l'Indra d'un temps futur.  
  • Bhagadatta: roi des Prāgjyotishas, peuple des montagnes, résidant probablement en Himāchal Pradesh.
  • Bhagīratha: fils du roi Sagara, de la lignée d'Ikshvaku. Il obtint comme une grâce que Gangā coule sur terre. Elle porte le nom de Bhāgīrathī dans son cours supérieur (soixante-dix premiers kilomètres) en mémoire de son nom.
  • Bharadvāja: nom de deux personnes nées de Bṛihaspati, le précepteur des Adityas et prêtre des dieux. L'un était l'enfant incestueux né de Mamatā violée par son beau-frère Bṛihaspati, histoire honteuse racontée dans l'Adi Parva (section CIV). Il fut rejeté immédiatement par sa mère s'écriant "bhara dvā-ja": emporte ceci né de nous deux. Elevé par les Maruts, il fut ensuite donné comme fils adoptif au roi Bharata, renommé Vithata et devint le fondateur de la dynastie Paurava. Un autre Bharadvāja serait aussi le fils de Bṛihaspati mais loin de devenir un roi de la lignée lunaire, il aurait atteint le statut de ṛishi et son nom signifierait bharad vāja: emportant le prix, la valeur, l'énergie, l'esprit. Le ṛishi Bharadvāja reçut la visite de Rāma, Lakshmana et Sītā au début de leur séjour en exil puis il devint le père de Drona. Cette histoire est une illustration: 1) de l'aisance avec laquelle on peut interpréter différemment les noms composés de personnes en sanskrit et 2) des aspects complexes d'une personnalité (ici celle de Bharadvāja mais aussi de son père). Bharadvāja est avant tout le nom d'un clan de brāhmanas issus d'Angiras, comme Bhrigu est le nom de ceux issus du prajāpati Bhrigu.  
  • Bharata: roi dont on dit peu de chose dans le Mahābhārata (Adi Parva section LXIX). Il était le fils du roi Duṣyanta, de la lignée lunaire, et de Ṡakuntalā, fille du sage Vishvamitra et de la gandharva Menaka. Les malheurs de Ṡakuntalā inspirèrent bien des poêtes, dont le célèbre Kālidāsa. Duṣyanta ne voulait pas reconnaître ce fils pour le sien en raison de l'ascendance gandharva de sa mère (ils n'ont pas la même notion du dharma que les humains et s'unissent librement). Une voix divine lui dit qu’il devait le faire et que ce fils devait être nommé Bharata: le chéri. Une analyse moins poétique mais tout aussi honorable de ce nom donne comme traduction: celui qui œuvre à maintenir le bien-être son peuple. Il est considéré comme une aṁṡa de Viṣṇu (ce qui fait des Bhāratas un peuple élu!). Le nom de son père Duṣyanta lui fut sans doute donné en raison de son comportement envers Ṡakuntalā, puisqu'il signifie le pécheur, impur, corrompu, fautif (du verbe duṣ).
  • Bharata: fils du roi Daśaratha et de son épouse Kaikeyī, frère de Rāma de la lignée d'Ikshvāku. Il désapprouva sa mère pour avoir exigé du roi Daśaratha qu'il exile son ainé et donne le trône à son fils Bharata. Puis il administra le royaume en portant la sandale de son frère sur la tête pendant les 14 années de son exil.
  • Bhīma: deuxième fils de Pāndu et Kuntī, engendré par Vāyu. Son nom complet est Bhīmasena (terrible armée) et il est aussi couramment appelé Vrikodara (l'ogre).
  • Bhīma : roi des Vidarbhas, père de Damayantī.
  • Bhīshma: fils du roi Shantanu et de la déesse Gangā. Il était l'incarnation de Dyu, l’aîné des Vasus. Devavrata est le nom qui luis fut donné à la naissance: celui qui observe un vœu - voir Adi Parva section XCIX.
  • Bhoja: nom d'une dynastie issue du roi Shini dans la branche Sātvata des Mādhavas, i.e. rameau secondaire des Mādhavas. Shini eut pour fils Bhoja, qui lui-même eut pour fils Hridika. Hridika eut quatre fils: Shurasena, Kritavarman, Satadhanu et Devamirka. Shūrasena épousa Mārishā et en eut 10 fils qui sont: Vasudeva, Devabhāga, Devasrava, Anaka, Srinjaya, Syāmaka, Kanka, Smaika, Vatsaka, Vrika. Ils eurent aussi 5 filles: Prithā (qui épousa Pāndu), Srutadeva, Kiriti et Suta (qui épousa Damaghosha, roi de Cedi, et eut pour fils Shishupāla).
  • Bhṛigu : prajāpati, né de l'organe mental de Brahmā, géniteur du clan de brahmins du même nom et réputé comme juge des activités des dieux. Son nom est supposé dériver du verbe bhrāj (briller) mais pourrait aussi bien provenir de brajj (rôtir, griller) car le nom de Bhṛigu est souvent associé au sacrifice et les brāhmanas de ce clan sont réputés pour l'utilisation du feu de leurs austérités (tapas) dans des malédictions.    
  • Bhūminjaya: le jeune fils du roi Virāta, aussi appelé Uttara, qui subit l'entraînement d'Arjuna au dur métier de kshatriya.
  • Bhurishrava: fils du roi Somadatta et prince du royaume de Valhika (ou Balhika).
  • Bṛihadashva: le ṛishi qui raconta l’histoire de Nala et Damayantī à Yudhishthira.
  • Bṛihadratha: roi considéré comme le fondateur de la lignée Magadha, demi-frère de Satyavatī
  • Bṛihaspati: le seigneur de piété, ou le chef de la famille des brāhmanas puisque le mot a comme Brahman pour origine le verbe bṛih (signifiant croître, s'étendre) suivi de pati (le maître de maison, le chef de famille). Il est le fils du ṛishiAngiras et de Ṡraddhā, une des filles de Kardama, et il occupe pour fonction celle de précepteur et prêtre des devas. L'hymne 23 du livre 2 du Rig Veda le décrit comme "celui qui conduit le char du sacrifice", ce qui signifie qu'il lui apporte intelligence et efficacité. D'autres expriment qu'il convient de l'avoir pour ami pour réussir. En réaction à ce respect teinté de crainte qu'il inspire les Purānas lui attribuent des aventures pas très pieuses. Au firmament il se matérialise dans la planète Jupiter.
  • Budha: le patriarche de la lignée royale lunaire dans le Bhārata varsha.  Il naît de l'union illégitime de Chandra (Soma) et Tārā, l'épouse de Bṛihaspati. Ainsi l'enfant du péché s'appelle sagesse! 
  • Candra est un des noms du dieu lunaire (voir aussi Soma), signifiant celui qui luit (du verbe cand: luire). La beauté n'est pas une exclusivité féminine, même si pour vanter la clarté de son teint et la rondeur de sa face on compare souvent le visage d'une femme à la lune dans les Purānas. Lorsque le dieu Lune est appelé de ce nom c'est pour souligner sa beauté et son rôle de séducteur dans les histoires. Candana est le nom du santal dont ces messieurs et ces dames s'enduisaient abondamment le corps (ne nous en laissant plus beaucoup pour faire des parfums parisiens): le coeur du bois de santal est parfumé et donne une poudre banchâtre qui a pour vertu d'éclaircir le teint (le curcuma aussi). Il est encore utilisé par les femmes dans les crêmes faciales. Mais les marques à base de santal ou de musc (kastūrī) sur le visage n'ont pas de signification religieuse, contrairement à celles faites avec du vermillon (sindūra) ou de la cendre (bhasma). Sur le plan conceptuel les deux qualités associées au dieu Lune sont complémentaires: Il est la séduction et le soutien de la vie. Tant que la vie vous séduit vous espérez renaître, alors au moment de la mort vous transitez par la lune pour revenir sur terre. Les âmes de ceux qui se sont libérés de la tentation de l'activité matérielle transitent par le soleil avant d'atteindre les hautes sphères (Bhuvar Svar).  Nombreux sont les dieux qui sont associés à une fonction vitale, pour la simple raison qu'ils personnifient un concept actif et que le champ des activités (kshetra ) est le corps. Agni entrant dans le corps devient parole, Vāyu devient souffle vital, Aditya devient l'œil, les Quartiers cardinaux deviennent l'ouïe… et Candra devient le mental (Aitareya Upanishad 1.2.4 entre autres textes). Il partage cette fonction avec Indra, car le mental a de multiples fonctions: concevoir de désirs et des volontés, gérer les informations des sens et les contrôler…               
  • Cedi (prononcer le c "à l'anglaise" tch): nom d'une dynastie issue du roi Vidarbha, fils de Jyamagha, 12ème descendant en ligne directe de Kriostā l'ancêtre Yādava.
  • Cekitāna: roi des Kaikeyas, fils de Dhristhaketu et petit-fils de Shishupāla, tous deux rois des Cedis.
  • Citrangada: premier fils de Shantanu par Satyavatī, cadet de Bhīshma.
  • Citrasena: roi gandharva, ami d’Arjuna, qui se bat avec lui dans le Vāna parva.
  • Daitya : nom des fils de Kashyapa et Diti, autre fille de Daksha. Les Daityas sont les grands asuras ayant participé entre autres au barattage de la mer de lait et dont les principaux sont Bali, Bala, Pāka, Namuchi, Jambha, Maya, Vritra.
  • Daksha: Celui qui est expert, adroit, qui satisfait (voir même entrée dans mots communs concernant la subtilité du concept). Il est le prajāpati qui s'acquitte de la tâche que Rudra refuse: générer les créatures, autrement dit celui sans lequel la diversité dans la création n'existerait pas. Il nait du pouce droit de Brahmā au début de chaque création (au cours du premier manvantara), juste après les quatre sages Sanaka, Sananda, Sanātana et Sanatkumāra et Rudra. Selon certains Purānas son épouse serait née du pouce gauche de Brahmā, mais selon la plupart des autres, Daksha l'engendre par sa propre volonté. Il renait des Prachetas et de Mārishā et, suivant la consigne de Vishnu, engendre alors de nombreux enfants par voie sexuée. Les épisodes de cette procréation manquent pour le moins de corrélation au sein d'un même Purāna. Peut être faut-il comprendre que chacun se passe au cours d'une renaissance différente. Pour n'en référer qu'au seul Bhāgavata Purāna, son épouse Prasūti, fille de Svāyambhuva Manu, lui donne 16 filles. Il en accorde 13 à Dharma, 1 à Agni, 1 aux Pitṛis et 1 à Shiva (section 4.1). Mais dans une autre section (4.6) c'est son autre épouse nommée Asiknī, fille de l'asura Pancajana, qui lui donne 10 000 fils et surtout 60 filles qui font tant parler d'elles en engendrant les différents types de créatures. Il en accorde 10 à Dharma, dont une nommée Vasu qui engendre les 8 dieux Vasus (y compris Agni). Il en accorde 13 à Kashyapa dont la progéniture est détaillée par ailleurs (voir entrée Kashyapa). Il en accorde aussi 27 à Soma connues sous le nom de Nakshatras. Enfin il accorde aussi 6 de ses filles aux sages Bhūta, Angiras et Kṛiṡāṡva. C'est l'épouse de Bhūta qui donne naissance aux Rudras.  Svadhā l'une des deux épouses d'Angiras donne naissance aux Pitṛis et l'autre Satī est la mère symbolique de l'Atharva Veda. L'épisode facheux de la querelle entre Daksha et Shiva qui fut la cause du suicide de Sati reflète une querelle entre deux écoles religieuses (pravṛitti/nivṛitti): celle des brāhmanas suivant scrupuleusement les rituels des Vedas et en particulier les rituels sociaux, pour acquérir des mérites, contre celle des ascètes se souciant moins des rituels et préférant se focaliser sur le détachement et l'abstraction de l'individualisme. Au départ, Shiva s'abstient de montrer ostensiblement du respect à son beau-père, en ne se levant pas pour le saluer lorsque ce dernier arrive dans une réunion, car Il considère qu'il fait aux autres assistants l'honneur d'y présider, au même titre que son voisin Brahmā, en tant que membres de la trimurti. Daksha le prend très mal car il ne reconnaît pas l'autorité de Shiva et se montre très critique à propos de ses rituels macabres. Shiva aurait sans doute pu le ménager mais il a préféré lui donner une occasion de contrôler sa vanité, ce dont Daksha n'était visiblement pas capable.          
  • Damayantī : fille du roi Bhīma de Vidarbha, épouse du roi Nala, qui restera dans les mémoires comme celle qui pleurait dans la forêt, abandonnée par son époux avec un demi-vêtement.
  • Danu: fille de Daksha et épouse de Kashyapa, mère d'une lignée d'asuras nommés Dānavas.
  • Dānava: une des deux lignées d'asuras, fils de Kashyapa et de Danu.
  • Dasharatha: roi de la lignée solaire d'Ikshvāku, petit-fils de Raghu et père de Rāma, à ne pas confondre avec le Dasharatha de la lignée Yādava, ancêtre de Krishna. Son royaume s'appelait Kosala et la capitale en était Ayodhyā.
  • Dattātreya): l'un des trois fils du saptarshi Atri par son épouse Anasūsā, qui sont considérés comme des aṃṡa respectivement de Vishnu (Dattātreya), Shiva (Durvāsa) et Brahmā (Soma) car Atri avait pratiqué l'austérité pendant longtemps pour obtenir un fils sans adresser sa requète à l'un d'eux particulièrement, aussi vinrent-ils tous les 3 exaucer son voeu. Dattā-treya fut donné (datta) à Atri. A noter que le nom du saptarshi se rapporte au nombre trois (tri), mais je n'en sais pas la raison précise (sinon d'avoir 3 fils); le verbe ad signifie manger et ad-tri est généralement traduit par dévoreur.  
  • Devakī: fille de Devaka, qui était le frère du roi Ugrasena. Devakī était une des épouses de Vasudeva et la mère de Kṛiṣṇa.
  • Devavrata: fils de Shantanu et Gangā, nom originel de Bhīsma.
  • Dhārtarāshtras: ce nom est le génitif de Dhritarāshtra et désigne les cent fils de ce roi et, par extension, le clan des Kauravas au cours de la guerre. La liste complète de leurs noms est donnée dans l'Adi Parva section CXVII.
  • Daruka: l'aurige de Krishna.
  • Dashārha: ancêtre de Krishna.
  • Dhaumya: brahmin, prêtre des Pāndavas.
  • Diti: fille de Daksha, épouse de Kashyapa et mère des Daityas.
  • Dhṛiṣṭadyumna: fils du roi Drupada et frère de Draupadī. Il est né avec une armure et des armes, intrépide et confiant (dhrishta), en majesté (dyumna).
  • Dhṛiṣṭaketu: roi des Chedis, fils de Shishupāla.
  • Dhṛitarāshtra: fils de Vyāsa et Ambika. Il supportait (dhrita) un empire ou une nation (rāshtra).
  • Drupada: fils de Pṛiṣata, roi de Pānchāla, ayant aussi pour nom Yājnasena, père de Draupadī. Son deuxième nom peut être traduit approximativement par armée de la dévotion ou armée du sacrifice.
  • Draupadī: fille de Drupada et épouse des cinq Pāndavas. Elle fut surnommée Krishnā par les brahmins à la naissance et portait aussi pour noms Yājnasenī, la fille du roi Yājnasena, et Pānchālī, la princesse du royaume de Pānchāla.
  • Drona: fils du brahmin Bharadvāja, né dans un pot (drona). Il fut le précepteur des Pāndavas et Kauravas.
  • Duhśāsana ou Dushāsana (parfois aussi Dushādana): frère cadet de Dhuryodana, celui qui essaie de dévêtir Draupadī au cours du Sabhā Parva et que Bhīma déteste le plus. Son nom a un rapport avec la traite des vaches (duh).
  • Durmashana: fils de Dushāsana et petit-fils de Dhritarāshtra, dont le nom signifie l'insupportable.
  • Duryodhana: l'aîné des cent fils de Dhritarāshtra. Il est parfois appelé Suyodhana, celui qui aime la guerre. Son nom de naissance signifie difficile à vaincre, mais si on appuie sur le u il devient une insulte. En fait Su et Duh sont le contraire l'un de l'autre. Tous ses frères ont un nom commençant par duh: ils sont mauvais.
  • Durvāsa: Celui dont le séjour est difficile. Fils du saptarshi Atri, Durvāsa est surtout célèbre pour ses accès de colère, ce qui explique que lui accorder l'hospitalité n'est pas sans danger. Les Purānas, notamment le Brahmavaivarta (Krishna-janma-khanda sections 24-26 et Prakriti-khanda section 36) et le Bhāgavata (section 9.4) racontent comment: (i) il réduisit son épouse en cendres pour lui avoir mal parlé, (ii) changea le fils de Bali en âne pour l'avoir perturbé dans sa méditation par le bruit de ses ébats amoureux, (iii) se mit en colère de façon injustifiée contre le roi Ambarīṣa pour ne l'avoir pas attendu avant de rompre son jeûne - en conséquence de quoi Durvāsa fut poursuivi par Sudarshana à travers les trois sphères pour s'en être pris à un dévot de Vishnu – (iv) maudit Indra pour avoir négligemment jeté sur la tête de son éléphant la couronne de fleurs que Durvāsa lui avait donnée.    
  • Eklavya: fils du roi des Nishadas, Hiranyabhanu. Drona lui imposa de se couper le pouce droit pour avoir profité de ses leçons de tir à l'arc.
  • Gada: un des fils de Vasudeva, frère de Krishna.
  • Gādhi: roi de la lignée lunaire qui eut pour fils le sage Viśvāmitra et pour fille Satyavati, qu'il donna en mariage au sage Ṛicīka, lequel donna naissance à Jamadagni qui à son tour eut pour fils Paraśurāma.
  • Gāndhara: royaume de l'ouest du Penjab, le long de l'Indus. Ses représentants les plus notables dans le Mahābhārata sont: Suvala, Shakuni, Chitrasena, Vrishaka et Brihadbala.
  • Gāndhārī: fille de Suvala roi de Gandhara et épouse de Dhritarāshtra.
  • Gaṇesha: fils de Pārvatī, qui se vit couper la tête par Shiva pour lui avoir manqué de respect, puis affubler d'une tête d'éléphant. Vyāsa lui demanda d'être son scribe pour écrire le Mahābhārata. Son nom signifie le seigneur des Gaṇas (littéralement le troupeau), qui sont la multitude des créatures bizarres hantant la nature, goblins, lutins et autres fantomes, que Shiva accepte pour suite parce qu'il est le protecteur de toutes les créatures. Or Krishna dit dans la Gītā: ce sont les personnes tāmasa qui vénèrent les ancètres, les fantômes et les ganas; puisqu'elles ont une préférence pour ceux-ci, après leur mort elles vont donc vers leur domaine. Pour mieux comprendre ce que représente Ganesha il est intéressant d'écouter l'histoire de sa naissance. C'est Pārvatī seule qui dans son bain prend l'écume flottant à la surface, composée des particules mortes de sa peau etc… et modèle un corps auquel elle donne vie, sans la moindre intervention de son époux. Puis elle demande à son fils de garder la porte de son palais et de ne laisser personne entrer. Il se consacre très sérieusement à sa tâche et n'hésite pas à interdire l'entrée du palais à Shiva, qui lui coupe la tête pour cet affront. Il existe d'autres variantes de l'histoire (notoirement dans le Brahma-vaivarta Purāna qui présente Ganesha comme un aṃṡa de Krishna) et cherche à expliquer sa tête éléphantine par le geste irrespectueux d'Indra qui s'était débarrassé de la couronne de fleurs offerte par Durvasa en la posant sur la tête de son éléphant. Nombreux sont ceux qui vénèrent Ganesha et il est recommandé dans les Purānas de le servir en premier lors des pujas et sacrifices car c'est un bon fils et un allié de poids pour parvenir à ses fins dans toute entreprise: un éléphant fonce à travers la forêt en dévastant tout sur son passage, il peut porter de lourdes charges et malgré sa puissance il est généralement plein d'égards pour les humains. Quoi de plus logique puisque c'est pour protéger celle qui personnifie Prakṛiti qu'il s'oppose à son père, que de le vénérer pour protéger les aspects matériels de l'existence. On le présente à l'envie comme "Celui qui aplanit tous les obstacles" (Vighna-nā sha). Il représente aussi l'hospitalité, ce qui est un trait d'humour sans aucun doute en référence au bon accueil fait à son père. En dépit de cette popularité, je ne peux m'empêcher de conclure que Ganesha (ou Ganapati) est le dieu des petits riens, qu'on vénère en espérant qu'il va payer la note de téléphone. Sa fête est Ganesha Caturthī à la fin du mois de Bhādrapad (août- septembre).               
  • Gaṅgā: la rivière de la pureté, née du pied de Vishnu (Bhāgavata Purāna V-17). Le mot Gangā a pour origine le verbe gam (aller) et sa répétition est la façon classique d'accentuer l'action exprimée par un verbe en sanskrit. Gangā est donc celle qui va et va... , soit de plus en plus vite soit encore et encore. Cela inspire immanquablement l'idée de jeunesse qui va de paire avec la pureté. On ne sera donc pas étonné que dans les Purānas Gangā soit une jeune fille assez provocante, sensuelle mais innocente qui provoque l'émoi amoureux dans son entourage. Elle est la fille ainée d'Himavat et Mena, donc la soeur de Pārvatī, ce qui signifie qu'elles émanent d'une même personne et se confondent bien souvent dans les associations d'idées subconscientes. Ainsi Ganga coule sur terre à travers la chevelure de Shiva, l'époux de Pārvatī. Ganga reçoit le semen de Shiva qui a été émoustillé par Pārvatī et dérangé dans son accouplement, semence qui doit donner naissance à Skanda. L'eau est la pureté mais aussi la prospérité, ce qui inspire à l'auteur du Narada Purana de l'identifier cette fois à Lakshmi (dans l'Uttarabhāga section 43). Elle apporte pureté et prospérité aux trois mondes: Svarga-Gangā, Alakanandā et Mandākinī sont les noms de la Gangā céleste, Bhu-Gangā celui du Gange terrestre, Pātālāgangā, Prabhāvathī et Vaitaranī ceux de la Gangā qui coule au royaume des pitṛis. Alakanandā est la rivière d'étoiles appelée voie lactée en Français, Mandākini est la rivière qui arrose l'Indraloka (le domaine d'Indra). Bhāgīrathī, Alakanandā et Mandakinī sont aussi les noms des trois branches du Gange terrestre de leurs sources en Uttarkhand (près de Gangotri, Badrinath et Kedarnath)jusqu'aux confluents de Rudraprayag et Devprayag. Mais celà n'est pas tout, chaque rivière du sous-continent prétendant être une émanation de Ganga: entre autres la Sarayu qui trouve sa source près du lac Manasarovar au pied du Kailash (sur cette portion au Tibet puis au Népal jusqu'à son confluent avec la Sharda à la frontière entre Népal et Uttar Pradesh, elle porte le nom de Ghaghara) ne saurait être qu'une autre manifestation de Ganga sous forme liquide puisqu'elle arrose la cité de Rāma (Ayodya) et que le Manasarovar est le "Sri Rāma Carita Manasa" de Tulsidas. Ganga est appelée Vishnupadī étant donné qu'elle nait de l'eau lavant les pieds de Vishnu, Bhāgīrathī du nom du roi (Bhagiratha) qui obtint qu'elle arrose la terre, Jahnavī du nom de cet autre roi de la lignée lunaire (Jahnu) qui la but pour avoir inondé son sacrifice puis la restitua à la requète des dieux et, comme bien d'autre rivières sacrées du Bharata-varsha (l'Inde), on l'appelle Bharatī. Gangā s'incarne aussi sous forme humaine pour épouser le roi Shantanu et donner naissance à Bhīshma dans le Mahābhārata.
  • Gārgya: un brāhmana à tournure d'esprit matérialiste du Bṛihadāranyaka Upanishad (chapitre 2) discutant du Brahman avec le roi Ajātaṡatru.  
  • Garuda: fils de Sūrya (ou selon certains de Kashyapa), géniteur de la tribu des aigles et véhicule de Vishnu. En conséquence de ce rôle, il est appelé Harivāhana, le porteur de Vishnu. Son frère incomplet est Aruna, l'aube et l'aurige du char de Sūrya.
  • Gayā: un démon qui commit l'erreur de s'approprier ce qu'il avait auparavant l'intention d'offrir à Shiva à titre d'offrande rituelle. Vishnu sous sa forme Gadādhara l'assomma de sa masse et son squelette constitua les fondations de la ville de Gayā (lieu de pèlerinage pour des rituels d'offrande dans l'Etat du Bihar en Inde). Tout, notamment la nourriture, doit être offert rituellement avant d'en jouir; alors faire le contraire est bien entendu un sacrilège.     
  • Gāyatrī: personnification du mantra par excellence, que l'on doit prononcer au lever du soleil (ou aux trois "intervalles" du lever, de l'apogé et du couchant) pour affirmer sa foi. La Gāyatrī exprime le vœu que la lumière divine symbolisée par le soleil éveille notre intelligence à la compréhension de la Vérité. "Ce Savitṛi exaltant et désirable | Puissions-nous méditer sur sa splendeur divine | Puisse-t-Il inspirer nos pensées". Au premier abord sa formulation parait antique au lecteur moderne, du fait qu'il y soit rendu hommage au soleil, à la lumière du matin qui se lève à l'horizon et rend l'espoir qu'on va y voir clair et ne plus avoir à craindre l'ignorance de la nuit, à cette lumière de Viṣṇu "qui est dans l'œil du soleil" et qui imprègne la terre et tout le reste avec sa connaissance. Cependant ce mantra est exemplaire dans son expression de la foi en la connaissance, la vérité, la spiritualité comme les moteurs de toutes choses dans cet univers. Ce sont là les aspects essentiels du Brahman, Ce qui exalte, transcende tout: la Gāyatrī est donc un hymne au Brahman. Cet hymne se compose de trois fois huit pieds et constitue le prototype de la versification typique du Sāma Veda. Il est d'usage de prononcer en préliminaire l' Oṁkāra (Akshara, Praṇava) "Aum" et les Vyahṛitis "Bhūr Bhuvar Svar ", lesquels ont un sens mystique qui peut être conçu à plusieurs degrés: (i) les trois sphères d'existence de la terre, de l'atmosphère et de l'éther où séjournent respectivement les hommes, les Gandharvas et les dieux; (ii) les trois sphères de manifestation de la māyā divine que sont la matière, l'énergie et l'esprit (auxquels correspondent aussi les trois guṇas).       
  • Ghatotkacha (ou parfois Ghatotchaka): fils de Bhīma et de Hidimbā, femme rākshasā.
  • Hanumān: Littéralement, Hanu-mat signifie doté d'une machoire, autrement dit celui dont la machoire est remarquable, très grande. Dans le Rāmayāna, Hanumān est l'avatara du dieu Vāyu dans la tribu des singes. Il naît d'Anjana avec pour père Kesari. Hanumān présente Sugriva à Rāma et joue ensuite le rôle d'intermédiaire entre Rāma et la tribu des singes. Sugriva l'envoie à la recherche de Sītā vers le sud et c'est lui qui la retrouve effectivement à Lanka. Il se fait reconnaître par elle comme l'émissaire de Rāma en lui donnant un anneau puis, ne parvenant à la convaincre de partir avec lui, il se fait volontairement capturer par les rakshasas pour provoquer Rāvana et brûle Lanka avant de revenir à Rishyamukha annoncer à Rāma qu'il a retrouvé son épouse. Plus tard c'est Hanumān qui part chercher des herbes médicinales au sommet de la montagne Ghandamādana pour sauver Lakshman (Rāmayāna Yuddhakand chant 74). Rāma lui accorde comme grâce de vivre aussi longtemps que les hommes se rappelleront son histoire et il vient encore, dit-on, les écouter les raconter; pour cette raison on lui laisse toujours une offrande à proximité pour se rassasier. Les descendants d'Hanumān sont les singes langur (semnopithecus entellus) que l'on peut rencontrer partout en Inde et qui sont facilement reconnaissables par leur face et leurs mains noires, leur allure grâcieuse et leur longue queue. Leur machoire n'est pas particulièrement remarquable et, étant d'un naturel très doux, ils montrent beaucoup plus rarement les dents que les macaques qui constituent l'autre espèce de primate dominante dans le sous-continent.     
  • Hayagrīva: forme de Vishnu à cou ou tête de cheval, qui récita les Vedas à Brahmā après qu'ils eurent été perdus. Mais dans d'autres Purānas un Daitya tué par l'incarnation Matsya porte ce nom (Gar Pur. Acara Khanda 142.3).
  • Himavat: le roi des montagnes, personnification des Himalayas, père de Parvatī.
  • Hiraṇyākṣa: "l'œil d'or", l'un des deux fils les plus célèbres de Diti avec son frère Hiraṇyakaṡipu. Cet asura est tué par la manifestation de Viṣṇu sous la forme d'un sanglier, Varāha. 
  • Hiraṇyakaṡipu: fils de Kaṡyapa et Diti, asura tué par la manifestation de Viṣṇu sous la forme d'un homme-lion, Narasiṁha.
  • Ikshvāku: un des dix fils kshatriyas de Manu, fondateur de la lignée solaire.
  • Indrajit: le fils de Rāvana, qui était le plus redoutable guerrier de son père car il ne pouvait être vaincu s'il avait fait un homa sacrifice avant le combat. Alors que le père était connu sous le nom de "rugissant", le fils avait reçu à la naissance celui de Meghanāda, c'est-à-dire de "grondement des nuages" (tonnerre). Son surnom d'Indra-jit signifie qu'il avait vaincu Indra. Il n'en périt pas moins d'un flèche de Lakṣmaṇa, avec l'aide d'un subterfuge des singes qui l'empéchèrent de faire son sacrifice rituel. Mais c'est lui aussi qui auparavant avait blessé mortellement le même Lakṣmaṇa, à la suite de quoi Hanūmān avait dû voler jusqu'à l'un des plus hauts sommets des Himalayas pour en ramener des herbes médicinales. Qui oserait encore prétendre que la loi du karma est une fable après avoir entendu cela?       
  • Indrasena: l'aurige de Yudhishthira.
  • Jāmbavān: le roi des ours dans le Rāmāyana.
  • Janaka: roi de la dynastie Videha (litteral. incorporel), dont le royaume avait pour capitale Mithila et qui se situait en partie à l'est du Népal et au nord du Bihar. Ce roi très vertueux, cité pour exemple dans la Gītā était en outre le père adoptif de Sītā. Il l'accorda pour épouse à Srī Rāma, après qu'il eut passé avec succès le test d'éligibilité consistant à  tendre l'arc Pinaka, confié à lui par Shiva. Il accorda son autre fille Urmila à Lakṣmana et ses deux nièces (les filles de son frère Kuṡadhvaja) à Bharata et Shatrugna, devenant ainsi l'heureux beau-père de quatre incarnations de Viṣṇu.   
  • Janamejaya: fils du roi Parikshit, petit-fils d’Abhimanyu et arrière petit-fils d’Arjuna.
  • Jaṭāyu: le roi des vautours qui se sacrifia pour sauver Sītā. "Une âme pieuse et vaillante pratiquant la vertu" dit Rāma en éloge funèbre (Aranyakānda 68-24). Une créature peut avoir été destinée à une tâche dégoutante et n'en être pas moins vertueuse. Lui et son frère Sampātī étaient les fils d'Aruṇa. Lequel frère s'approcha trop près du soleil, dont Aruṇa conduisait le char, et il se brûla les ailes. Plus tard il indiqua à Hanuman la direction dans laquelle Rāvana avait emmené Sītā.      
  • Jayadratha: fils de Vriddhakshatra, roi de Sindhu. Il tenta d’enlever Draupadī.
  • Kadrū: fille de Daksha et épouse de Kashyapa, mère des serpents.
  • Kaikeyas (Kekayas): peuple de pasteurs de l'ouest du Penjab. Cinq des princes Kaikeyas, qui étaient les fils de la sœur de Kuntī et donc cousisn gemrains des Pāndavas, combattirent avec eux à Kurukshetra. Les autres menés par Chekitāna combattirent pour les Kauravas.      
  • Kaikeyī: deuxième épouse du roi Daśaratha, mère de Bharata (le frère de Rāma). Elle avait sauvé son époux alors qu'il était blessé sur le champ de bataille et il lui avait promis d'accomplir le vœux de son choix. Plusieurs années après elle lui demanda d'exiler son ainé Rāma au bénéfice de son fils Bharata.  
  • Kāma: dieu du désir. Il est également nommé Kandarpa (kam-darpa), l'insolent qui enflamme même les dieux, et Pradyumna, le plus puissant. Un des impairs de Brahmā peut-on penser, car il naquit de son cœur.
  • Kāmboja: peuple vivant au delà de l'Indus et faisant partie de ces Vahlikas ayant des affinités culturelles avec les Indo-Aryens. Dans le cas des Kāmboja, les éléments d'information disponibles (langage, religion) indiquent qu'ils faisaient partie de la branche iranienne de la famille aryenne.
  • Kaṁsa: fils du roi Ugrasena dans une des branches Sātvata de la lignée des Yādavas. Il était cousin de Devakī et l'oncle maternel de Kṛiṣṇa.
  • Kanika: brahmin, conseiller politique de Dritharāshtra.
  • Kapila: Prototype du philosophe, comme Vyāsa est celui du sage ayant une connaissance compréhensive et exhaustive des textes sacrés. On entend parler de plusieurs Kapila dans les textes Purāniques, dont un qui serait l'auteur d'une analyse sāṁkhyā matérialiste de l'univers. S.  Radhakrishnan suppose qu'il aurait vécu au cours du même siècle que Buddha (Indian Philosophy, chp.4, section 3). Mais pour tout Hindu Kapila est une incarnation de Vishnu, née du ṛishi Kardama et de Devahūti, fille de Svāyambhuva Manu. Il n'en reste pas moins connu pour une analyse logique des éléments du réel, ayant pour principe de base la discrimination des éléments et leur énumération, lequel principe est connu sous le nom de sāmkhya. Les éléments fondamentaux de cette séparation (pṛithak) du réel non manifeste en réel distinct sont les trois gunas, générés par l'intelligence divine (mahat ou māyā), et ces gunas constituent les sources de tous les ahamkaras. Le nom de Kapila ne fournit guère d'information sur la personne qui le porte: il signifie "de couleur fauve" et est attribué souvent à une catégorie de vaches, on peut le rapprocher de kapi qui signifie singe et les Purānas se prêtent volontiers à des conjectures sur la signification de chaque syllabe séparément.
  • Kardama: un ṛishi né de Brahmā qu'il convient de considérer comme un prajapati car il est surtout connu pour avoir donné naissance à Kapila ainsi qu'à neuf filles qui chacune devint l'épouse d'un autre fils de Brahmā. Nombre de ses petits fils sont des anṡas divins ou des prajapatis célèbres.      
  • Karṇa: le premier fils de Kuntī engendré avant son mariage par Sūrya, donc demi-frère des Pāndava. Il fut adopté par le sūta Ădhiratha et son épouse Rādhā, d'où ses noms de fils d'Ădhirata, fils de sūta et Rādheyā. Ses autres noms sont: Vrisha, le taureau; Vasushena, né avec l'abondance; Vaikartana signifiant à la fois fils de Vikartana (un des noms Sūrya) et celui qui a abandonné son armure naturelle. Ădhiratha descendait lui-même d'un certain Anu, fils de Kuruvaṁṡa et petit fils de Madhu dans la lignée de Vṛiṣṇi.
  • Kārttavīrya Arjuna: roi des Haihayas, une branche de la tribu Yādava qui vivait sur les bords de la rivière Narmadā. S'étant attiré la grâce de Dattātreya, il fut doté de mille paires de bras qui repoussaient au fur et à mesure qu'on les coupait, d'où son surnom de Sahasrārjuna. Un de ses exploits est d'avoir donné une leçon de modestie à Rāvana, le rakshasa aux dix têtes. Les monstres ne manquaient pas en ce temps là. Arjuna commit l'erreur de s'en prendre au sage Jamadagni dont il convoitait la vache. Or le fils de ce saint homme était l'irrascible Parashurāma, qui saisit sa hache et partit en guerre contre Arjuna et toute sa descendance et les extermina. Cette histoire fait partie de la série de sagas se déroulant au sud des monts Vindhyas, autrement dit dans les territoires non civilisés pour la communauté (Aryenne, Bharata) parlant le sanskrit et de nos jours l'hindi vivant dans la plaine gangétique. Elle figure pourtant dans le Bhāgavata Purāna (section 9.15) ainsi que dans le Brahma-vaivarta Purāna (Ganapati khanda 25-35). Le nom Kārtta-virya n'est pas issu du verbe kṛi signifiant faire (dont dérive le mot karma: l'action) mais de kṛit signifiant détruire, couper (ce qui explique que le participe comporte deux t) et de vīrya: la force, la valeur, la vigueur virile au sens noble du mot. Kārttavīrya n'est assurément pas un démon vaniteux comme Rāvana, mais l'archétype du guerrier hyperactif qui n'accepte pas qu'on le défie en s'opposant à sa volonté       
  • Kārttikeya: fils de Shiva, général des armées célestes. Ce nom signifie celui qui a les Pléiades (Kṛittikā dont le nom dérive aussi du verbe kṛit, la constellation ayant parait-il la forme d'un couteau) pour nourrices. Comme elles sont au nombre de six il a six têtes pour les têter. Ses autres noms sont: Kumāra le prince, Guha celui qui était caché, Skanda des bambous dans lesquels il était caché, Visākha, Sanmukha (voir Matsya Purana 158-159).
  • Kaṡyapa : fils du saptarshi Marīchi et de Kalā, père des Adityas, Daityas et Danavas par ses épouses Aditi, Diti et Danu. Donc Kaṡyapa est le prajāpati des hôtes célestes. Mais il est aussi celui de nombreuses autres "tribus de créatures", excepté les êtres humains, par ses onze autres épouses filles de Daksha: Kadrū mère des serpents, Vinatā mère des aigles, Tāmrā des autres oiseaux de proie, Patangī des plus petits oiseaux, Yamini des sauterelles, Timi des animaux aquatiques, Surabhi des vaches et autres ruminants à sabots fendus, Saramā des grands carnivores, Surasā des yakshas et rākshasas. Que serait la création sans Kaṡyapa!
  • Kaurava: génitif du nom du roi Kuru, désignant tout membre de sa lignée, mais les Kauravas sont aussi appelés plus simplement les Kurus. Souvent dans le Mahābhārata ce nom prend le sens plus restrictif de ceux qui appartiennent à la lignée de Dhritarāshtra et leurs alliés pendant la guerre, par opposition aux alliés des Pāndavas.
  • Kausalyā: une des trois épouses du roi Dasharatha, mère de Rāma.
  • Keshin: c'est un nom du cheval, celui aux beaux cheveux. Un démon tué par Krishna dans son enfance avait pris l'aspect d'un cheval en raison de sa nature très énergique. Krishna porte aussi le nom de Kheshava parce qu'il a de beaux cheveux bouclés.
  • Kīcaka: commandant des armées du roi Virāta et frère de l'épouse du roi, Sudeshnā.
  • Kosala: royaume des descendants d'Ikshvāku, dont Dasharatha et Rāma.
  • Kotika: fils du roi Suratha de Shivi, beau parleur accompagnant Jayadratha lors de sa tentative d’enlèvement de Draupadī.
  • Kṛipa: fils de Shāradvat (Mahābhārata Adi Parva section 130) aussi nommé Satyadhṛiti (rajarshi de la lignée Pāncāla - Garuda Pur. Acara. Kh. 140. 21). Il naquit d'un buisson de bruyère après que le ṛishi eut été sexuellement excité par l'āpsara Janapadi (autre nom d'Urvaśī). Adopté par Shantanu, il fut nommé ainsi par pitié (kripa). Il devint le précepteur des Kauravas. Il était aussi appelé Gautama, du nom de son grand-père Gotama (sans doute du côté maternel, si Satyadhriti était un Pāncāla)   
  • Kṛipi: sœur jumelle de Kripa, épouse de Drona. 
  • Kritavarmān: fils de Hridika et roi des Bhojas.
  • Kshatradharman: fils de Dhrishtadyumna et prince Pānchāla.
  • Kshatradeva: fils de Shikhandīn et prince Pānchāla.
  • Kubera (Kuvera): raksha fils de Vishrāvan (celui qui fait couler beaucoup de sang), d’où son nom de Vaishrāvan, élevé au rang de divinité de la richesse. Kubera serait né une première fois de Brahmā mais se serait montré avare lorsque Utathya, le frère de Brihaspati et l'époux de Mamatā, lui demanda son dakṣiṇa pour avoir été son guru. Il le réduisit en cendres et le condamna à renaître parmi les rakshas, et ainsi accomplir sa destinée puisque par définition les rakshas sont associés à ce qui se garde (verbe raskh): les gardiens de richesses ou bien, au contraire, ceux dont il faut se garder. Car c'est ainsi également que Kubera eut le malheur d'être le demi-frère de Rāvaṇa, Kumbhakarṇa et Vibhīṣaṇa. On sait que le premier des trois lui vola son char aérien Pushpaka. Mais ne convient-il pas de se garder de Kubera qui a pour autre véhicule usuel le dos des hommes? Il s'agit bien entendu d'une métaphore pour exprimer que la convoitise et l'avarice sont des fardeaux pesants.       
  • Kumbhakarṇa: frère de Rāvaṇa qui avait fait le vœu de dormir lorsque Brahmā lui avait proposé de lui accorder une grâce. D’où son nom de sourd comme un pot. Chaque fois qu'il se réveillait il avait un appétit féroce et Rāvaṇa devait se démener pour le rassasier. Ainsi les 3 frères étaient une parfaite illustration des 3 guṇas: l'ainé Rāvaṇa était débordant d'énergie, de passion pour les femmes et pour le pouvoir, le second Kumbhakarṇa se livrait passivement aux plaisirs et le cadet Vibhīṣana était vertueux. Kumbhakarna dévorait les singes au cours des combats lorsqu'ils prirent d'assaut la ville de Laṅkā. Mais il n'avait pas un mauvais fond et désapprouva son frère lorsqu'il enleva Sītā. 
  • Kuntī: fille de Shūrasena et sœur utérine de Vasudeva, dans le clan Vṛishni. Son nom de naissance était Pṛithā (voir cette entrée) et on la nommait Kuntī parce qu'elle avait été adoptée par le cousin de son père, Kuntibhoja, roi des Kuntis et des Bhojas. Les fils divins de Kunti sont des incarnations de Sūrya, de Dharma, de Vāyu, d'Indra et des Ashvins (par délégation de pouvoir). La question que je me pose est pourquoi n'en mit-elle pas un au monde d'Agni? Peut-être parce que Draupadī elle-même naît du feu du sacrifice et est l'amadou qui déclenche le conflit familial. Kuntī joue un rôle effacé dans le Mahābhārata et pourtant elle attire la curiosité par sa dignité et le respect que tous lui montrent. C'est par sa prière que s'ouvre le Bhāgavata Purāna. Kuntī incarne la mère (rôle essentiel pour la femme Indienne), à laquelle ses fils se montrent toujours obeissant quoi qu'elle leur ordonne (comme de partager Draupadī) et qui soude la famille. L'histoire des Pāndavas est avant tout celle d'une famille soudée, jusqu'au jour de leur mort.
  • Kuntibhoja: cousin de Shūrasena, roi des Kuntis et des Bhojas, père adoptif de Kuntī.
  • Kuru: descendant de Puru et Bharata dans la lignée lunaire, fils de Samvarana et Tapati. On lui doit le nom de Kurukshetra où il fut le premier homme à labourer (krish) un champ (kshetra) pour préparer le lieu d'un sacrifice (où dans un esprit de sacrifice). Contribuant ainsi à la sédentarisation de l'espèce humaine et valorisant le goût pour le travail (le verbe kṛi signifiant travailler se conjugue sous les formes "voyellisées" karoti kurute et à la 2eme personne de l'impératif: kuru) Kuru est le héros de la civilisation.   
  • Lakṣmaṇa: fils du roi Daśaratha et de son épouse Sumitrā, frère de Rāma de la lignée d’Ikshvāku, incarnation partielle de Vishnu, qui choisit d'accompagner son frère ainé en exil tandis que son jumeau Ṥatrugna restait à Ayodhya avec Bharata. Lakśmaṇa était aussi le nom donné par Duryodhana à son fils. Le nom de Lakṣmaṇa, tout comme celui de Lakṣmi la compagne de Vishnu, signifie qu'ils sont des signes de bonne augure. C'est Lakśmaṇa qui tue le plus terrible démon de Lanka, l'ogre Indrajit fils de Rāvana.  
  • Lomasha: rishi qui rendit visite à Indra puis à Yudhishthira dans le Vāna parva.
  • Mādhava: nom de la lignée de Madhu, incluant les Sātvatas et les Vrishnis.
  • Madhu: son nom signifie le plaisant. Il était l'un des mille fils du roi Arjuna de la lignée de Yadu qui combattit Purushorāma et un des cinq survivants. Madhu eut cent fils et ses descendants sont les Mādhavas. Madhu était aussi le nom d'un asura qui vola les Vedas et fut éliminé par Vishnu sous sa forme Hayagrīva. Dans ce mythe à la haute portée symbolique Madhu incarne la tendance tamasa de la personne, l'incitant à la paresse et à s'abandonner au plaisir. Il est accompagné d'un autre démon nommé Kaiṭabha (celui qui est agité comme un insecte, un scorpion) qui lui est la tendance rajasa incitant tout un chacun à s'activer à de multiples tâches, dont celle de combattre. Ils attaquent Brahmā assis sur sa feuille de lotus et occupé à se remémorer les Vedas, donc l'incarnation de la personne sattvika.         
  • Mādrī: deuxième épouse de Pāndu, mère de Nakula et Sahadeva.
  • Magadha: lignée secondaire des Kurus issue d'un des fils de Kuru nommé Sudhanu ® Suhotra ® Chyavana ® Kriti ®Uparicara Vasu (père de Sayavatī) ® Brihadratha. Leur royaume était situé dans l'actuel Bihar. Les membres de cette lignée participant à Kurukshtra sont Jayatsena et Jalasandha. Magadha devint célèbre 700 ans plus tard lorsque son roi, Ashoka unifia le Bharata-varsha et devint empereur, mais il n'était pas un descendant de Brihadratha.
  • Maitreya: une personne ayant atteint à la perfection (siddha), qui dans le Bhāgavata Purāna (section 3) enseigne la sagesse à Vidura. D'après son nom il serait le fils de Mitra et son surnom (Kauṣārava) indique que son esperit est acéré comme l'herbe kuṣa. Les Bouddhistes font de lui un Bodhisattva, ce qui dans leur langage signifie une personne comprenant l'existence et sa vérité, un Buddha.        
  • Manu: c'est un nom générique des géniteurs de la "tribu" des hommes au cours de chaque journée de Brahmā. Leur progéniture, i.e. les êtres humains, sont appelés les mānavas et aussi parfois manushas. Le mot français humain provient directement de mānava. Les Manus sont au nombre de 14 au cours de chaque kalpa et chacun règne pendant 77 mahayuga, ce qui en fait 994 au total (+ 6 au cours desquels Brahmā doit bailler en se réveillant). Le premier, Svayambhūva Manu naît à l'aube de chaque kalpa par une sorte de parthénogenèse de Brahmā, ainsi que son épouse Ṡatarūpā, après que Brahmā ait conçu les saptarshis, prajāpatis et Rudra. Svayambhūva Manu et Ṡatarūpā initient la procréation par voie sexuée. Son nom signifie celui qui est né de Svāyambhu, i.e. Brahmā. Vaivashvata Manu est le 7ème de chaque série et l'actuel; il naît de Vivasvat,  i.e. Surya. A noter que dans la Gītā (shloka) 4.1, Kṛiṣṇa enseigne la connaissance à Vivasvat qui personnifie l'Intelligence, qui à son tour l'enseigne à Manu qui personnifie la pensée, le raisonnement. En effet le mot Manu provient du verbe man (penser). La pensée est l'attribut du mental (manas) et le mot manu est synonyme de manīshin, qui signifie celui qui pense, qui réfléchit, qui raisonne (pas forcément juste).    
  • Mārkaṇḍeya: fils de Mṛikaṇḍa dont on sait peu de choses sinon qu'il était du clan de Bhṛigu et que son nom évoque un œuf de la destruction (voir mṛi, mṛic sous l'entrée mṛityu). Du ṛishi Mārkaṇḍeya on sait qu'il a vécu à la cour du roi Dasharatha, qu'il rendit visite à Yudhishthira pour lui raconter les histoires de Rāma et de Sāvitrī et qu'il est l'orateur du Mārkandeya Purāna qu'il raconte à cet autre sage du nom de Jaimini. Le contenu et le plan de ce Purāna diffère notamment des autres.Entre autres caractéristiques, il rapporte des histoires qui à priori sont originaires du sud de l'Inde, dont celle de Durga Devi. Mārkandeya est le seul qui ait jamais survécu à la fin d'un kalpa. Il assista au déluge et flotta sur les eaux, méditant sur Nārāyana pendant toute la nuit de Brahmā. L'histoire est racontée à la fin du Bhāgavata Purāna (section 12.10) et dans le Nārada Purāna section 1.5)       
  • Mārīca: (le c se prononce ch même devant un a) un ogre à la diète selon Valmiki toujours plein d'humour (Aranyakhanda section 35), dont le nom rappelle que (aussi curieux que cela puisse paraître) les ogres sont des descendants du sage Marīci. Rāvana lui demanda de prendre la forme d'un daim au pelage doré pour exciter la convoitise de Sītā et attirer Rāma à sa poursuite dans les bois pendant que Rāvana enlevait Sītā. Mārīca fit alors un portrait très élogieux de Rāma avant de s'exécuter et d'y laisser la vie.
  • Marīci: l'un des sept grands ṛishis, issu du mental de Brahmā. Marīci est le père de Kashyapa et le grand père des Maruts. A part cela il est très peu question de lui dans les Purānas et à ma connaissance jamais dans les Vedas. Par contre son nom, qui comme celui des Maruts évoque la mort puisqu'ils dérivent du verbe mṛi, semble avoir inspiré les Buddhistes et Jains. On lit aussi parfois (notamment dans l'Atareyopanishad 1.1) que son nom signifie parcelle intense de lumière, mais la raison n'est pas étymologique: parmi les saptarshis qui au firmament se matérialisent sous la forme de la grande ourse, Marīci est leur leader, l'étoile polaire.
  • Maruts: les divinités représentant les aspects violents et terrifiants des vents ou des éléments, au nombre de 49 soit 7 fois 7. C'est le nombre de fois qu'Indra aurait coupé le fétus d'un asura que portait Diti, alors qu'il était dans sa matrice, parce qu'elle avait formé le projet que son enfant tuerait Indra (Bhāgavata Purāna 6.18). Chacun des morceaux étant né en dépit de ce traitement devint un compagnon de combat pour Indra, contrairement aux attentes de sa mère. D'asuras ils devinrent suras. Les Maruts sont souvent évoqués dans les cantiques du Rig Veda comme de jeunes et puissants guerriers accompagnant Indra à la guerre ou poussant avec lui les nuages de pluie comme un troupeau de vaches, ou bien encore lui reprochant sa cruauté. Loin de les craindre, on loue leur dynamisme, leur générosité, leur héroïsme comme le font généralement les anciens pour les jeunes turbulents et flamboyants de leur communauté, dont ils ne sont pas peu fiers (voir par exemples hymnes 5.52 à 5.55 du Rig Veda). Leur course est comparée à celle du daim tacheté appelé ruru. La raison n'est pas sans rapport avec l'étymologie: bien que beaucoup cherchent à donner aux noms de Marīchi et des Maruts un sens en rapport avec la lumière, il parait évident qu'ils proviennent du verbe mṛic signifiant heurter (et proche de mṛi signifiant mourir) et le gibier se dit mṛiga (issu du verbe mṛig aussi proche et signifiant chasser) . On leur associe souvent les Rudras qui sont aussi des dieux turbulents, émanant de Shiva. C'est sans doute aussi en raison de leur association au daim ruru que leur mère est parfois appelée Pṛiṡni, la tachetée (Rig Veda 5.57 à 5.60). Selon ces mêmes hymnes leur père serait Rudra et non pas Kaṡyapa comme le voudrait la moralité. .     
  • Mātali: l'aurige d'Indra.
  • Maya: un Dānava ayant des talents en architecture (Sabhā Parva).
  • Mohinī: Comme son nom l'indique, elle est la source de l'intoxication des sens (moha), la confusion des esprits, la perplexité, le pur produit de la māyā de Vishnu pour séduire les asuras sous les traits de la plus belle des femmes et détourner leur attention de l'amṛita qu'Il réservait aux devas.
  • Naciketā (nominatif de Naciketas): "celui qui ne savait pas", jeune homme qui se voua à la mort pour obéir à l'injonction de son père puis posa à Yama une question fort embarassante à laquelle celui-ci essaya de se soustraire: existe-t-on après la mort? (Kaṭha Upanishad). Ma foi, il en avait la preuve puisqu'il posait encore des questions!
  • Nahuṣa: roi de la lignée lunaire fils de Ăyu et petit fils de Purūravas, père de Yayāti (Bhāgavata Purāna 9.17). Son nom n'est pas des plus explicites, mais pourrait se rapporter à l'aptitude à nouer des liens (verbe nah) avec les autres. C'est cependant par sa vanité et son arrogance  (darpa) qu'il devint célèbre. Seul avec Yudhishthira à être monté en Indra-loka avec son corps terrestre, il se vit confier les rênes du pouvoir après qu'Indra ait été obligé de se cacher pour avoir commis un brāhmahatia (brahmanicide). Nahuṣa prétendit remplacer Indra aussi dans le lit de Ṡacī et Bṛihaspati suggéra qu'elle demande de lui qu'il fasse porter son palanquin par les grands ṛiṣis. Il n'hésita pas un instant et ils s'éxécutèrent pour l'aider à accomplir son destin. En effet sur son chemin il manqua de respect à Durvasa (Brahma-vaivarta Krishna-janma-khanda 60 - d'autres disent à Agastya mais c'est moins plausible car celui-ci ne cède pas à la colère) qui le condamna à renaître sous la forme d'un serpent.         
  • Nakula: fils de Pāndu et Mādrī, engendré par un des jumeaux Ashvins.
  • Nala: fils de Vīrasena, roi des Nishadhas, dont l'histoire est racontée par Brihadashva à Yudhishthira dans le Vāna Parva.
  • Nala et Nīla: deux singes du Rāmāyana.
  • Nanda: Parent éloigné de Vasudeva, qui était chef du village de Gokula dans la forêt de Vraja, à quelques 20 kms de Mathura. Le septième enfant de Devakī fut transferé par la Māyā divine de la matrice de Devakī dans celle de Rohinī, l'épouse de Nanda, pour ne pas subir le même sort que ses frères ainés tous tués à la naissance par leur oncle, le frère de Devakī, Kaṃsa. Devakī avait apparemment fait une fausse couche. Cet enfant, qui fut nommé Balarāma, était l'incarnation de Śeṣa, autrement nommé Ananta, le réceptacle des guṇas (et autres ahamkaras ou codes génétiques) lors de la grande dissolution de l'univers et de son créateur Brahmā. Puis Vasudeva apporta à Nanda le huitième enfant de son épouse Devakī, la nuit de sa naissance, et l'échangea avec celui de Yashodā, autre épouse de Nanda qui venait de mettre au monde une fille. Selon la tradition ce bébé était l'incarnation de la Māyā divine et, selon le Bhāgavata Purāna elle monta aux cieux sous les yeux de Kaṃsa après qu'il l'eut projetée au sol, tandis que selon le Brahma-vaivarta, dans l'ensemble plus enclun aux "happy-end", elle fut épargnée quand il apprit qui elle était. Celui qui prit sa place dans les bras de Yashodā était Krishna. Tout à fait logiquement, puisque ceux qui accompagnent Krishna sur terre sont des avataras de divers devas et devis et que l'avatara de Vishnu parmi les devas est Vāmana, ce fils de Kaṡyapa et Aditi, qui alors qu'il n'est encore qu'un enfant, se présente à Bali sous les traits d'un brāhmana et lui demande de lui faire l'aumone de   l'étendue de l'univers qu'il peut couvrir de trois pas, Vasudeva est considéré comme l'avatara de Kaṡyapa, Devakī comme celle d'Aditi, tandis que Nanda serait celui du Vasu Drona et Yashoda celle de son épouse Dharā. Ainsi les personnes qui constituent la famille de Krishna sur terre sont sattvika (exception faite de Kamsa bien sûr).     
  • Nandinī: la vache d'abondance de Vasishtha, aussi nommée Kāmadhenu et fille de Surabhi.
  • Nandu: géniteur de la tribu des bovins, "les heureux". Nandu est le véhicule de Shiva.
  • Nara & Nārāyana: ces noms on ne peut plus propices se devaient de servir de noms génériques pour deux personnes de sexe mâle aux destins associés et sattvikas. En particulier ce sont aussi les noms de deux sages nés de Dharma et son épouse Mati. Leur ashrama situé quelque part au coeur de l'Himalaya, selon certaines sources sur les berges du lac Manasarovar au Tibet, selon le Mahābhārata au coeur de l'Uttarkhand, est un lieu de pélerinage très fréquenté par tous les sages, dont Ṡuka le fils de Vyasa.    
  • Nārada: fils de Brahmā, né de son giron ou selon d'autres Purānas de sa gorge. Nārada est le rishi errant de par les trois mondes, la mémoire collective. Il attire la sympathie car il est un fervent dévôt et pourtant c'est un impertinent qui a tendance à parler trop. On raconte qu'à la naissance il reprocha à son père de lui imposer de s'impliquer dans les activités mondaines alors qu'il avait permis à ses frères ainés les 4 Kumaras (Sanata...) de n'en rien faire. Brahmā lui imposa la pénitence de naître parmi les gandharvas et d'être pour un temps un jouisseur impénitent entouré de belles filles. La morale de l'histoire est sans doute qu'il n'y a pas de tâche totalement ingrate et qu'il faut obéir à son père sans discuter.   
  • Pāncāla: nom d'une des branches de la dynastie lunaire. Les Pāncālas sont cinq rois (leur nom dérive du nombre cinq: paṅca donnant penta en grec) issus de deux des fils d'Ajamīdha, qui était lui-même un des fils de Hastin dans la lignée Paurava (cf. Bhāg. Pur. 9.22, Garuda Pur. Acara Kh. 104. 17-24). Brihadishu, fils d'Ajamīdha, est l'ancêtre de la lignée des Pāncālas du sud et Nalini, autre fils d'Ajamīdha, est celui des Pāncālas du nord. Selon une autre version (Agni Pur. 278.20-22) ils seraient tous les cinq frères et issus d'un même fils d'Ajamīdha, nommé Bāhyāshva .Parmi les rois de la lignée des Pāncālas du nord figure Somaka, l'arrière-grand-père de Drupada. Les Pāncālas sont aussi nommés Srinjayas mais il n'y a aucun roi de ce nom dans la lignée.
  • Pāndava: nom de la descendance du roi Pāndu. Les Pāndavas sont au premier chef ses cinq fils: Yudhishthira, Bhīmasena, Arjuna, Nakula et Sahadeva. Par extension le nom désigne leurs alliés pendant la guerre. On ne parle pas de lignée Pāndava car ils furent les héritiers de la lignée Kuru après la guerre.
  • Pāndu: fils d'Ambalika et Vyāsa, dont le nom signifie le pâle. Maudit par Kindama, il fit appel au don de son épouse Kuntī pour qu'elle engendre des fils de différents dieux.
  • Parāṡara: fils du ṛishi Ṡakti et petit-fils de Vasiṣṭha, il est le père de l'illustre Krishna Dvaipāyana   Vyāsa. Il est lui-même l'auteur de l'un des plus anciens Purānas: le Vishnu Purāna qu'il raconte à Maitreya. Plus tard Parāṡara fut aussi le nom d'un des élèves du ṛishi Bāshkala qui avait été celui de Paila, lui-même l'élève de Vyāsa. Ce deuxième Parāṡara nous transmit une partie du Rig Veda (Bhāgavata Purāna 12.6).
  • Parīkshit: fils d’Abhimanyu et petit-fils d'Arjuna dans la lignée Kuru. IL succéda à Yudhishtira sur le trône puisque tous les fils de Draupadi avaient été tués par Ashvatthama. Lui-même faillit être tué par un Brahmastra lancé contre lui par Ashvatthama, alorsqu'il était encore dans la matrice de sa mère. Il fut sauvé par Krishna qui ne voulait pas que s'éteigne le clan des Pāndavas. Parīkshit est aussi connu pour avoir manqué de respect à un brāhmna et en conséquence avoir été condamné à périr mordu par un serpent. Celui qui le mordit était le fameux Takshaka, qui éprouvait du ressentiment envers Arjuna, suite à l'incendie de la forêt de   Khāndava. Plus tard son fils Janamejaya voulu le venger en pratiquant au fameux sacrifice des serpents.     
  • Parjanya: dieu des nuages porteurs de pluie, se faisant souvent désirer et par conséquent invoqué dans les hymnes des Vedas ( Rig Veda livre 5 hymne 83), bien que plus souvent ce soit à Indra et aux Maruts qu'on demande de pousser les nuages de pluie et les faire verser leurs flots. Ne serait-ce que pour un  hymne dans lequel "les grenouilles combinent leurs voix et conversent avec éloquence sur les eaux, inspirées par Parjanya, comme des brāhmanas assis autour du pot de soma" (Rig Veda 7.103) il mérite d'être fêté avec joie le dieu Parjanya.  
  • Paurava: nom de la lignée de Pūru, fils de Yayāti, incluant les Kurus et les Pānchālas.
  • Pradyumna: fils de Krishna et réincarnation de Kāma, qui avait été foudroyé par Shiva.
  • Prahlāda: fils du Daitya Hiraṇyakaṡipu, qui était un fervent dévôt de Viṣṇu et en chantant ses louanges s'attira la colère de son père, qui au contraire haissait Viṣṇu et se moquait de lui. Viṣṇu prit la forme de Narasiṁha pour le punir et protéger Prahlāda, dont le nom signifie joie, bonheur (sans doute celle qu'on trouve dans la dévotion). Prahlāda est le père de Virocana (celui qui illumine tout autour) qui lui-même donna naissance au célèbre Bali, lequel était également très pieux et néanmoins devint la victime de Viṣṇu sous la forme de l'enfant brāhmana aux grandes enjambées, Vamana. On voit que les Daityas sont portés à la spiritualité mais ils sont également très orgueilleux. Bali combattit Indra pour lui prendre son royaume et Prahlāda prêta assistance à son petit-fils en "lui donnant la colère". C'est pour lui apprendre la modestie que Viṣṇu enleva à Bali son royaume. De même, si Virocana reçut l'enseignement des Vedas de Brahmā en compagnie d'Indra, il propagea ensuite une doctrine erronée consistant précisément à confondre l'ego avec le soi (ahamkara et ātman).  
  • Prativindhya: fils de Yudhishthira et Draupadī.
  • Pṛithu (le prolifique): roi mythique né au cours d'un autre manvantara que le notre, puisqu'il était l'arrière arrière petit fils de Cakshusha Manu. Il incarne l'idéal des vertus du kshatriya, protégeant son peuple avec autorité, lui assurant la prospérité en offrant des sacrifices et suivant les prescriptions des brāhmanas avec respect. Il commença à régner après une longue période où la terre fut sans roi et par conséquent sans lois. Il entreprit de la pourchasser pour la domestiquer puis de la traire; c'est pour cela qu'elle s'appelle Pṛithivī (la prolifique). Cette action doit être interprétée comme le premier sacrifice. Selon une version de la légende, la déesse Terre lui demanda de lisser le sol avant de la traire, comme c'est l'usage de défricher et lisser une aire plane pour tout sacrifice védique. Il aplanit les montagnes et la terre, étant mieux irriguée par les rivières, produisit des récoltes. Le lait est l'offrande de la vache, la récolte celle de la terre. Selon le Bhāgavata Purāna (section 4.19), Pṛithu aurait ensuite présidé à 99 ashvamedhas (sacrifice du cheval), mais n'aurait pu accomlir le 100ème car cela aurait fait de lui l'égal d'Indra. Il y eut d'autres Pṛithu au cours d'autres ères (manvantara), notamment dans la lignée d'Ikshvaku, car le nom était de bon auspice pour un roi.
  • Pṛithā: nom de naissance de Kunti, la mère des Pāndavas, dont le nom comme celui de Pṛithu signifie qu'elle est ample, prolifique. Ce nom, comme bien d'autres dans le Mahābhārata, est prémonitoire puisqu'elle était destinée à recevoir le don d'invoquer les dieux pour obtenir de chacun d'eux un fils.
  • Pṛithivī: ce nom est plus souvent utilisé pour invoquer la déesse Terre, que Bhūmi qui par ailleurs a la même signification d'abondance mais est employé dans le sens commun de sol ou territoire. Le karma-bhūmi est la sphère du karma. Bhūr (ou Bhūḥ) est le mot utilisé dans les invocations, pour désigner la sphère matérielle du devenir (verbe bhū) e ton palre aussi souvent du bhūr-loka. Pṛithivī est aussi assez souvent appelée Go (la vache), puisqu'elle s'est fait traire par Pṛithu  et que vache est un autre nom pour l'abondance: Kāmadhenu. Un autre de ses noms est Dharaṇi, mot dérivé du verbe dhṛi et signifiant celle qui supporte.    
  • Pulastya: Celui des saptarshis qui nait des oreilles de Brahmā. Il est le père du sage imperturbable Agastya et de Viṡravas (ou Viṡravaṇa : celui à la grande gloire), lui même père du tristement célèbre Rāvana.   
  • Purochana: mauvais conseiller de Duryodana, qui périt dans l'incendie de la maison en bois résineux.
  • Pūru: fils cadet de Yayāti, personnifiant le respect filial. Il accomplit beaucoup de choses.
  • Purūravā: Celui qui pleurait beaucoup, à ne pas confondre avec le précédent bien que son nom dérive de la même racine puru signifiant beaucoup. La nymphe Urvaśi tomba sous son charme et l'épousa. Mais celle qui personnifie la frivolité au paradis d'Indra abandonna Purūravā après un an et il pleura beaucoup. Elle lui revint pour une nuit et lui laissa deux boût de bois pour faire de sacrifices. Il les frotta énergiquement l'un contre l'autre et obtint le feu du sacrifice. Mais cela ne lui rendit pas Urvaśi. On peut considérer que l'invention par Purūravā du sacrifice inaugure le Dvapara-yuga: l'ère du culte intéressé par le profit.            
  • Rādhā: mère adoptive de Karna, à ne pas confondre avec son homonyme, la gopī mythique qui aurait été la seule bien-aimée de Krishna.
  • Raghu: arrière-grand-père du roi Rāma dans la lignée d'Ikshvāku.
  • Rāhu: le Daitya qui se fit couper la tête par Vishnu alors qu’il tentait de boire l’amrita et qui depuis poursuit Surya et Soma pour se venger de l’avoir dénoncé.
  • Rāma Bhargava dit Paraṡurāma: incarnation de Vishnu sous la forme du fils de Jamadagni, brāhmana du clan de Bhṛigu. Ce brāhmana irrascible armé d'une hache (paraṡu) extermina 21 fois la presque totalité des kshatriyas en commençant par le puissant Kārtavīrya Arjuna, roi de Haihayas (une branche des Yadavs). Il offrit la terre à Kashyapa. L'histoire de Paraṡurama et celle de son oncle maternel Viṡvāmitra ne peut manquer de susciter la reflexion sur le mélange des castes (varna-saṁkara) qui n'a pu manquer de se produire lorsque la culture brahmanique s'est propagée vers le sud et les débats que cela a pu engendrer de la part des adeptes de la pureté. Selon le Skanda Purāna, Bhṛigu aurait décidé de quitter son āṡrama dans les terres des Kurus (en Haryana) pour en fonder un autre sur les berges de la rivière Narmada, qui comme chacun sait marque la limite des terres du sud au pied des monts Vindhyas. Certains historiens, qui ne voient dans les purānas que des fables transmises de bouche à oreille, considèrent que le clan Bhargava (issu de Bhrigu) était en fait originaire de ces berges du cours inférieur de la Narmada, situées dans l'Etat actuel du Gujarat, et qu'il y eut de nombreux conflits armés entre eux et les autres clans Aryens du nord. Faut-il voir dans les histoires de Parashurāma et de Viṡvāmitra une trace de la légitimisation du status de brāhmanas pour des familles originaires du sud ou bien encore celle des conflits de pouvoir entre brāhmanas et kshatriyas qui n'ont pu manquer de se produire (comme celui du clergé catholique avec les rois d'Europe). Je ne pourrais le certifier, mais Kartavirya était lui-même roi du peuple Haihaya vivant sur les berges de la Narmada et de nombreux autres épisodes de la saga de Parashurāma se situent dans "le sud" (au sud des Vindhyas).           
  • Rāma Raghava: incarnation de Vishnu en tant que fils de Daṡaratha de la lignée royale d’Ikshvāku. Son nom signifie le charmant, le plaisant, l'aimé, et il le reste après plus de 20 siècles si l'on en juge par la ferveur qu'il inspire dans le nord de l'Inde. Il est le héros du Rāmāyana, œuvre attribuée à Vālmīki composée de 24000 vers (principalement des shlokas).   S'il faut en croire l'auteur il composa le premier vers en étant inspiré par la pitié pour un courlis (krauñca) mis à mort par un chasseur, alors que l'oiseau était en plein ébat amoureux avec sa compagne (Bālakanda chant 2 vers 14-18). Mais si c'était le cas il faudrait admettre que le poème est antérieur aux Upanishads. Quoi qu'il en soit il s'agit de l'œuvre littéraire la plus connue de par le monde, si l'on en juge par la popularité de l'histoire du roi Rāma dans toute l'Asie du Sud est (Indonésie, Thailande, Cambodge, Vietnam) et toutes les autres œuvres littéraires qui s'en sont inspiré. En bonne place parmi celles-ci figurent le magnifique poème "Ṡrī Rāmacaritamānasa" écrit par Tulasīdās au 16ème siècle et le "Raghuvamsan" écrit 11 siècles plus tôt par Kālidās. La version Thailandaise appelée "Rāmakien, que je n'ai pas lue, est sans doute beaucoup plus proche de ce qu'on appelle en occident une épopée, d'après ce que j'en ai entendu dire. Elle privilégie l'anecdote et les rebondissements à l'enseignement du devoir moral, alors que le but essentiel du Rāmayana n'est bien entendu pas de distraire ou d'étonner. C'est le plus ancien des Puranas, celui dédié à l'incarnation de Vishnu vers laquelle se tournent ceux pour qui la religion c'est avant tout le dharma. Nul en ayant quelque connaissance ne saurait nier que l' Hindouime est le courant religieux le plus ouvert à toutes les conceptions de Dieu et de l'existence. Vivekananda est le meilleur orateur pour en témoigner. Toutes les idées sont acceptables, y compris le doute et le matérialisme. On peut se tourner vers la divinité de son choix, en fonction de sa propre personnalité et de ses antécédants ethniques. Les divinités antérieures des peuples qui se sont tournés vers l'Hindouisme ont été acceptées sans arrière-pensée au panthéon, en vertu des principes suivants: (i) que toute personne est une parcelle du Brahman, (ii) que la Personne Suprême est l'adhyātmā de toutes ces divinités, (iii) qu'on ignore tout d'Elle et que par conséquent libre à chacun de s'en faire une idée qui lui convient. Il n'en reste pas moins qu' avoir un sens moral est le premier indice de spiritualité et il est normal que les personnes peu enclines à se poser des questions compliquées ou trop occupées pour le faire se tournent de préférence vers Rāma, l'exemple du roi défenseur de la morale et de l'ordre social. Pour le commun des mortels c'est la version aisément compréhensible de la religion puisqu'elle est basée sur l'observance du devoir moral (dharma) dont on ressent le bien fondé. Les textes anciens disent que, outre la satisfaction qu'on y trouve, cela donne accès aux sphères supérieures de l'univers (svar loka) après une vie partagée entre les 4 pôles licites d'intérêt (dharma, kāma, artha, moksha). Cest aussi cette religion "tout public" qui inspire les hymnes des Vedas, les rituels des brāhmanas et les quelques 18 dharma-ṡāstras dont le fameux Manu–smriti. Car il est bon pour que ce devoir soit compréhensible qu'il soit codifié.
  • Rāvaṇa: rākshasa (ogre) fils de Vishrāvan, dans la lignée du rishi Pulatsya. Son nom l'introduit comme "le rugissant" (participe présent du verbe ru). Mais ce monstre de vanité se présenta à Sitā comme celui qui glace d'effroi et impose le silence: "là où je passe le vent se calme, le soleil devient frais comme la lune, plus une feuille d'arbre ne bouge ni l'eau des rivières." (Aranyakhanda section 48 vers 8-9). N'ayant pas réussi à susciter son admiration, il enleva Sitā et fut tué par Rāma. La fête de sa mise à mort (daṡa-hara), qu'on fait coincider avec celle du démon Maha-asura par Durga (vijayā-dashami), est considérée comme la victoire du Bien sur le Mal. Sans aucun doute faut-il voir en cela une influence biblique, Rāvana jouant le rôle du malin. En effet le Bien et le Mal en tant que principes sont des concepts de la religion de Zaratustra. Dans la religion des Vedas bien et mal ne sont que des adjectifs qualifiant des actes ou plutôt le but qu'ils servent: il suffit pour s'en convaincre de relire la conversation de Krishna et Arjuna à propos du sva-dharma du kshatriya.  Il n'existe pas de lieu ou la Personne Suprême ne soit pas présent et Il est dit-on dans le cœur de toutes les créatures, y compris des démons (à leur plus grand dam dit Krishna). Il n'y a donc pas de royaume du Mal, et le Mal absolu ne se conçoit pas. Mais la question qu'il convient de se poser est: né sous d'autres cieux ou un peu plus tard Rāvaṇa ne serait-il pas considéré comme un héros? Car il y a en lui du Dom Juan et du héros grec bravant les dieux. Alors bien et mal ne sont-ils tout compte fait que relatifs ou devrions-nous reconsidérer les valeurs des temps modernes? Une autre question iconoclaste qu'on peut se poser est: Vishnu sous les traits de Rāma avait il le droit de tuer Rāvana? Le démon, comme nombre de ses congénères, avait essayé d'obtenir de Brahmā la grâce de l'immortalité en récompense de ses "tapas". Brahmā lui ayant fait la réponse habituelle que nul, les devas y compris n'échappe à la mort,  Rāvaṇa lui avait alors demandé de ne pas êtrre vaincu par aucun deva, asura ou gandharva, mais il avait fait peu de cas des hommes. Je le tuerai donc sous forme humaine avait déclaré Vishnu aux devas venus lui demander de les libérer de son oppression, et ainsi la promesse de Brahmā sera respectée. C'est sans doute pour rappeler que Rāma était avant tout un homme qu'il est souvent mentionné dans les textes racontant son histoire qu'il n'avait aucun souvenir de ses vies antérieures, notamment lorsqu'il rencontra Parashurāma et lorsqu'il s'abandonna au désespoir d'avoir perdu Sītā.             
  • Rituparna: roi d’Ayodhya qui accueillit Nala et était un expert au jeu de dés.
  • Rohinī: mère de Balarāma et nourrice de Kṛiṣṇa. C'est aussi le nom d'une constellation (Aldebaran), fille de Daksha et épouse de Soma, celle qui préside à la naissance de Kṛiṣṇa durant la septième nuit de lune décroissante du mois de Bhadra (mois lunaire à cheval sur aout-septembre) 
  • Ruci: nom d'un ascète qui refusait de se marier et d'assumer son devoir de générer une descendance, pensant que toute activité matérielle est source de misère. Il fut rappelé à l'ordre par ses ancètres (pitŗis ) qui lui expliquèrent que tout un chacun doit s'acquitter du rituel de fidélité aux ancètres (śrāddha), qui alors sont apaisés et accordent leur grâce à leur descendance.  (histoire racontée entre autres dans Garuda Purāna Acara. Kh. 88 et suivants)     
  • Rudra: Celui qui criait comme un enfant quand Brahmā l'engendra de son front, en proie à la colère. Il engendra les onze Rudras avant de se retirer sous les eaux pour méditer, devenant Shiva. Ces onze Rudras sont les devas des sens cognitifs (vue, ouie, toucher, goût, odorat), ainsi que connatifs (préhension, marche, alimentation, élimination, émission de semence), le onzième étant le cerveau. C'est pour cela qu'Indra est aussi le porte-parole des Rudras dans certains textes (Chandogya Upanishad 3.7).
  • Rukminī: la première épouse de Kṛiṣṇa qui lui donna pour fils Pradyumna.
  • Ṛibhus: les talentueux, fils de Vishvakarma ou de Tvaṣṭṛi, celui des deux qui aurait un excellent arc (su-dhanu-vat - Rig Veda 4.35). Ils accompagnent souvent Indra dans les hymnes des Vedas (Rig Veda hymnes 4.33 à 4.37 entre autres) et sont des grands amateurs de soma.
  • Sādhyas: ce sont les 4 fils de Dharma ou de Brahmā, selon le Purāna auquel on se réfère, qui s'appellent Sanatkumāra, Sanātana, Sanaka, Sanadana. Dotés d'une grande sagesse, aussitôt créés ils refusèrent d'emblée de prendre part au processus de création de leur père et en particulier de devenir des géniteurs (prajapatis). Le verbe sadh signifie aller droit au but et un sādhu est une personne humaine pure qui, suivant l'exemple des Sādhyas, rejette tout objet d'attachement matériel pour se consacrer uniquement au processus de purification et de libération du self. En conformité avec cet objectif les Sādhyas auraient conservé un physique infantil attestant de leur pureté. L'aîné (qui est aussi le porte-parole comme il se doit dans les Puranas) parle sans ménager son interlocuteur et dit les choses telles qu'elles sont. Ils sont parfois confondus avec les Vishvedevas et avec le siddhas (pour une raison phonétique évidente). Si l'on fait abstraction du processus de perpétuel recommencement et l'on s'en tient aux définitions, cette confusion est pourtant inexcusable car la perfection d'un être accompli (siddha) est acquise en progressant alors que celle des 4 Sādhyas ou des sādhus est innée ou le fait de la grâce divine. Dans certains hymnes Sādhya devient un nom générique des habitants du Brahmā loka.        
  • Sagara: roi de la lignée d'Ikshvaku qui voulut faire un grand sacrifice ashvamedha pour affirmer sa suzeraineté et qui perdit tous ses fils à l'activité débordante, au cours de leur quête du cheval qui s'était égaré.
  • Sahadeva: nom d'un des deux fils jumeaux de Pāndu et Mādrī, engendré par les Ashvins. Le nom Sahadeva qui signifie puissant dieu à la grande force apparait précédemment dans le Rig Veda (livre 4 hymne 15), associé là encore aux deux dieux cavaliers qui semble-t-il allument un feu et sont qualifiés en conséquence de père d'Agni, qui ont le sait est lui-même souvent comapré à un cheval impétueux, fort et puissant.      
  • Sāmba: fils de Krishna. Il fut à l'origine de la malédiction des Vrishnis à la fin du Mahābhārata.
  • Sampāti: vautour frère de Jatāyu, qui renseigna Hanumān sur le lieu de réclusion de Sītā dans le Rāmāyana.
  • Samshaptakā: nom générique des Daityas incarnés combattant pour les Kauravas au cours de la guerre de Kurukshetra.
  • Sanjaya: fils de Gavalgana et Vidhula, de caste sūta, aurige et conseiller de Dhritarāshtra.
  • Sārana: fils de Vasudeva et frère de Krishna.
  • Satī: fille de Dakksha aussi connue sous le nom d'Uma, qui épouse Shiva puis se donne la mort par le feu (du bucher ou du tapas) parce que son père méprise son époux.
  • Sātvata: branche de la lignée Mādhava différente de celle des Vrishnis. C'est le cinquième descendant de Mādhu par un de ses nombreux fils du nom de Kuruvasha qui lui donna son nom: Mādhu ® Kuruvasha ® Puruhotra ® Anu I ® Ayu ® Sātvata. Ils sont aussi appelés Andhakas, du nom de deux des descendants de Sātvata. C'est la branche des Mādhavas dans laquelle est né Krishna.
  • Sātyaki: voir Yuyudhāna.
  • Satyavān: fil du roi Dyumatsena de Salva, époux de Sāvitrī.
  • Satyavatī: fille d'un roi de Chedi et d'une āpsara transformée en poisson, elle devint la fille adoptive du chef d'un clan de pêcheurs (Vasu Uparicara). Elle fut séduite par un brahmin, Parasara, qui lui donna pour fils Vyāsa. Puis elle devint l'épouse du roi Shantanu et en eut deux fils Chitrāngada et Vichitravīrya.
  • Sāvitrī: fille du roi Ashvapati de Madra, archétype de l’épouse vertueuse et résolue.
  • Śakuni: "celui qui a des compétences" (du verbe śak), fils du roi de Gāndhāra nommé Suvala (ou Subala) et frère de Gāndhārī, l'épouse de Dhritarāshtra. Il était le mauvais conseiller de Duryodhana et un tricheur au jeu de dés. Plusieurs asuras portèrent le même nom.
  • Śalya: roi de Madra, frère de Mādrī la seconde épouse de Pāndu. Il faisait preuve d'une grande sagesse et combattit à contrecœur contre les Pāndavas.
  • Śantanu: fils du roi Pratīpa, descendant de Kuru, père de Bhīshma, Vichitravīrya et Chitrangada, par ses deux épouses Gangā et Satyavatī.
  • Śatānīka: fils de Nakula et Draupadī.
  • Śatrughna: fils du roi Daśaratha et de son épouse Sumitrā, frère de Rāma, Lakshmana et Bharata dans le Rāmāyana, jouant un rôle mineur dans l’histoire. Il administra pour son frère ainé les terres autour de la ville de Mathura.
  • Ṡaunaka: fils de celui qui est de bon auspice (ṡuna), en l'occurrence de Ṡunanaka dont on sait qu'il était prêtre officiant (Angirirasa) et un descendant de Bhṛigu. Ṡaunaka est surtout connu comme le porte-parole des brāhmanas qui se réunissaient dans la forêt de Naimiṣa et qui demandaient à celui nommé Sūta de leur raconter des histoires édifiantes connue sous le nom générique de Purāṇas.   
  • Śikhandīn: réincarnation d'Ambā en enfant androgyne de Drupada, qui naquit en tant que fille et se déguisait en garçon (Udyoga Parva CLXXVIII-XXXII). En fait cette androgynie est une métaphore car, lorsqu'on nomme son amoureux en tant que fille, il s'avère que c'est Salva roi de Saubha, le même qu'au cours de sa vie précédente. Son nom signifie celui qui porte une touffe de cheveux sur la tête, comme un coq.
  • Śeṣa: "ce qui reste" (du verbe śiṣ), le nāga sur lequel repose Nārāyana, et en lequel se résorbe sa conscience de l'univers entre les créations. Il est aussi nommé Ananta, celui qui est sans fin, puisque ce qui peut être considéré comme une mémoire résiduelle du réel, une sorte de banque de données, est éternelle. Sa manifestation sous la forme d'un nāga a plusieurs explications: 1) un serpent a un  corps qui parait sans fin; 2) les serpents sont les gardiens des trésors dans la mythologie. Il s'incarne dans les frères de Rāma ou Krishna (Balarāma). Śeṣa est à Nārāyana ce que Prakṛiti est au Purushottama.
  • Śini: roi de la lignée Vrishni, grand-père de Yuyudhana.
  • Śivi ou Śibi: nom de deux rois, dont l’un régnait à Aristapura dans la vallée de l’Indus et l’autre à Kāshī. Ce dernier, aussi nommé Ushinara et Vrishadharbha, était renommé pour sa grande sagesse.
  • Śiśupāla: roi des Chedis, fils du roi Damaghoṣa et de Kiriti née Bhoja  (ou de Ṡrutāṡravā sœur utérine de Kuntī –Garuda Pur. Acara. Kh. 139.57), donc cousin de Krishna du côté paternel et d'Arjuna du coté maternel.
  • Shrutakarmā: fils d'Arjuna et Draupadī. Il est aussi appelé Shrutakirti et Chrutakarmā.
  • Shrutasena: fils de Sahadeva et Draupadī. Son nom est aussi écrit Chrutasena pour jouer sur son étymologie.
  • Ṡuka: fils du rishi Vyāsa, renommé pour son intelligence supérieure du contenu des textes spirituels (Vedas, Upaniṣads et Vedanta). Ses conversations avec d'autres sages dans la forêt de Naimiṣa et autres āṡramas des Himalayas sont l'objet de nombreux Purānas.
  • Shukra: fils de Bhrigu, aussi nommé Ushana. Il était le prêtre des Danavas et le père de Davayānī, la première épouse de Yayāti.
  • Shūrasena: roi Yādava, père notamment de Vasudeva et de Kuntī. Son nom est souvent abrégé en Shūra. Sa lignée est bien exposée dans le Garuda Purāna section Acara Kh. 139. et brille autant par ses 5 filles que par ses fils. 
  • Śūrpanakhā: "celle aux grands ongles", la sœur de Rāvana, à laquelle Lakṣmaṇa coupa le bout du nez pour avoir osé faire des propositions indécentes à son frère. Est-il besoin de dire qu'elle chercha à se venger en excitant tous ceux de sa race, les rākṣasas,  à combattre les deux frères? Rāma en tua 14000 dans la forêt de Dandaka avant que Rāvana n'enlève son épouse Sītā.  
  • Sītā: celle née dans un sillon, fille adoptive du roi Janaka, épouse de Rāma de la lignée d’Ikshvāku, incarnation de Shrī.
  • Soma: dieu masculin personnifiant la lune, qui épousa 27 des filles de Daksha, des constellations. A ce titre d'astre de la nuit, il est aussi nommé Cāndra, celui qui luit, et Shashin, Shashanka, celui qui porte la marque d'un lièvre. Mais Soma est surtout la vie, le jus qui monte dans les plantes, la boisson intoxicante (soma-gaja, acid asclepias, chanvre indien) qui aide à oublier les tourments de la vie et donne l'impression d'être en transe. Dans les Upanishads Soma préside au mental parcequ'il est celui qui désire, mais Indra est aussi le mental lorsque celui ci décide. Soma et Indra sont indéniablement liés comme les deux cotés d'une pièce de monnaie, ne serait-ce que parce que Soma Pavamāna, la divinité qui personnifie la boisson purifiée, réjouit le cœur d'Indra qui est un grand consommateur du breuvage. Serait-ce parce que les boissons intoxicantes incitent à chanter que plus d'hymnes sont adressés à Soma Pavamāna dans le Sāma Veda? L'importance de la purification du breuvage (par filtrage dans la laine) avant qu'il soit offert aux dieux n'est-il pas pour une part à la source de ce mythe de la phtysie de Soma qui l'oblige à se cacher une partie du mois? Probablement.       
  • Somadatta: fils du roi Valhika (ou Balhika) et roi du peuple du même nom, séjournant probablement en Bactriane au delà de l'Hindu Kush (actuel Afghanistan) ou en Iran.
  • Somakas, Srinjayas: voir Pānchālas.
  • Subhadrā: fille de Vasudeva et Rohinī, sœur de Krishna et épouse d'Arjuna.
  • Sugrīva: frère cadet de Vāli, le roi des singes dans le Rāmāyana. Rāma prit son parti dans la querelle qui opposait les deux frères depuis une méprise dans le passé, parce que Vāli s'était "approprié" l'épouse de son frère, Tārā. Rāma tua d'une flèche Vāli et rendit son royaume à Sugriva. En remerciment celui-ci se mit au service de Rāma pour l'aider à récupérer son épouse Sītā.  
  • Sumitrā: une des trois épouse du roi Dasharatha, mère de Lakshmana et Shatrughna.
  • Surabhi: fille de Daksha et épouse de Kashyapa, mère des vaches.
  • Susharmān: roi des Trigartas, peuple voisin des Matsyas.
  • Sūta: surnom donné à Ugraṡrava, fils du rishi Romaharṣaṇa qui était lui-même un disciple de Vyāsa. Ce surnom lui est resté parce que c'est souvent à lui que les sages rassemblés dans leur āṡrama au sein de la forêt sacrée de Naimiṣa demandent de leur raconter des histoires édifiantes. Son autre nom Ugra-ṡrava le désigne déjà comme une personne parlant fort ou disant des paroles puissantes. Dans l'introduction du Kurma Purāna c'est Romaharṣaṇa lui-même qui est appelé Sūta, puisqu'au sens commun un sūta est un barde (voir ses autres fonctions dans le lexique des noms communs). Sūta est donc l'orateur principal de nombreux Purānas, dont le Bhāgavata et le Shiva ou Skanda-Purāna qu'il raconte à son hôte le rishi Ṡaunaka, porte-parole de l'assemblée des sages. C'est Sauti, fils de Sūta qui raconte le Brahma-vaivarta Purāna à Ṡaunaka. C'est aussi Sūta qui rapporte à Ṡaunaka les propos tenus par les avatāras de Vishnu dans le Matsya et le Kurma Purāna. Dans le Garuda Purāna il rapporte des propos que Brahmā a tenu à Vyāsa et dans l'Agni Purāna les propos d'Agni au mahaṛṣi Vasiṣṭha.       
  • Sutasoma: fils de Bhīma et Draupadī.
  • Svetta: fils du roi Virāta, frère aîné d'Uttara. Il fut le commandant en chef des armées Pāndavas au début de la guerre de Kurukshetra et la deuxième victime, tué par Bhīshma.
  • Tārā: l’épouse de Vāli dans le Rāmāyana; l’épouse de Brihaspati en Indraloka. Leur nom dérive de l'adjectif tāra, qui lui-même dérive du verbe tṛi signifiant traverser, aller au delà. Tāra est le sauveur, le protecteur qui fait traverser le fleuve de l'existence sans dommage. Mais Tāra est aussi une étoile, ce qui brille et est excellent. Les étoiles au firmament sont les manifestations visibles de ces personnes qui ont atteint la perfection. Par exemple l'étoile polaire est celle de Dhruva et la grande ourse est celle des saptarshis.   
  • Tāraka: un asura,  celui qui brille comme une étoile. Au moins deux personnes portent ce nom dans les Purānas: 1) l'un des trois maîtres de Tripura; 2) le Daitya fils de Vajrānga et petit fils de Diti, qui se mutilait à titre d'austérité et qui fut tué par Kartikkeya. Son père Vajrānga était un démon sympathique qui demanda comme grâce à Brahma de perdre sa nature surique. Brahmā ne tint pas parole (raconté dans Matsya Purana)
  • Trijatā: la bonne ogresse qui réconforte Sītā dans le Rāmāyana.
  • Tvaṣṭṛi: l'un des douze Ādityas, qu'on a tendance à confondre avec Vishvakarma parce qu'il exerce ses talents en produisant des artefacts comme lui. Il épouse une fille de Diti nommée Racanā, qui lui donne pour fils notamment Viṡvarūpa, lequel fut choisi comme précepteur par les devas lorsque Brihaspati se sentant insulté par Indra abandonna son poste (histoire racontée entre autres dans le Bhāgavata Purana 6.6 et 6.7). Mais Viṡvarūpa lors des sacrifices donna à boire du soma à ses oncles les Daityas par affection pour sa mère, ce qui déplut à Indra qui décida de le tuer. A la suite de quoi Tvaṣṭṛi éxecuta un sacrifice en faisant le voeu que naisse un  démon qui tuerait Indra pour venger son fils. Du feu jaillit Vṛitra.  
  • Ucchaihshrava: celui qui émet un cri puissant, le roi des chevaux issu de l'amrita.
  • Ugrasena: fils de Ahuka dans la lignée de Vṛiṣṇi et frère de Devaka. Son fils ainé Kaṁsa le détrona sous un prétexte contestable mais il fut restauré sur le trône après que Kṛiṣṇa ait tué Kaṁsa.  
  • Urvaṡī: la plus célèbre des nymphes célestes, préposée par Indra à la tâche de séduction des sages accumulant trop de mérite ascétique. N'ayons pas peur des mots: Urvaṡī est la première parmi les femmes aux moeurs légères. Arjuna fait preuve de beaucoup d'humour en l'appelant mère pour repousser ses avances. Il ne faut pas lui jeter la pierre car comme Mohinī elle est le pur produit de la māyā de Vishnu (dixit Bhāgavata Purāna) . 
  • Uṣā: l'Aube, est la fille de Dyu, le Ciel, dans les Vedas (Rig Veda livre 5 hymne 79 par exemple). Les hymnes parlent d'elle comme la gardienne des troupeaux et elle aporte la prospérité. Etant donné le nombre important d'hymnes qui lui sont consacrés et des déclarations telles que "les prêtres, Vasishthas, sont les premiers réveillés à accueillir Ushā avec leurs chants et prières" (livre 7 hymne 80), elle a sans doute pour autre nom Gāyatrī. Mais Uṣā est aussi le nom de la fille de l'asura Bāna, lui-même fils de Bali, qui fut séduite par Aniruddha dans un rêve et le fit enlever. Cela causa la mort de son père, tué par la suite par Krishna (Bhāgavata Purāna 10.62).   
  • Uttamaujas et Yudhamanyu: deux princes Pānchālas, mentionnés dans l'Udyoga Parva et le Drona Parva. Ils étaient les amis d'Arjuna et les gardiens des roues de son char durant la guerre.
  • Uttara: fils du roi Virāta, qui combattit les Kauravas avec Arjuna.
  • Vahlika (ou Valhika, Balhika): nom générique donné aux peuples vivant à l'ouest de la vallée de l'Indus, ayant des liens culturels avec ceux du Bhārata-varsha, mais considérés comme des mlecchas. Un roi nommé Valhika était l'un des fils de Pratipa, et le frère du roi Shantanu par son père (ils n'avaient pas la même mère).
  • Vaishampāyana: le disciple de Vyāsa qui raconte le Mahābhārata à Janamejaya.
  • Vāli (ou Vālī, Bāli): roi des singes dans le Rāmāyana.
  • Vālmīki: ascète, inventeur de la poésie puisqu'il prononça le premier shloka, ce qu'il mit à profit en composant ensuite le Rāmāyana. Selon certaines sources il aurait commencé sa vie en menant une carrière de voleur de grands chemins, peut être même était-il un mleccha converti car ses descendants les Vālmīkis font parti des "scheduled castes".    
  • Vāmana: l'avatāra de Viṣṇu parmi les devas, en tant que fils de Kaṡyapa et d’Aditi, qui a l'apparence d'un enfant ou d'un nain portant un pot à eau (kamndalu) comme un brāhmana ascétique. Il obtint de Bali qu'il lui donne tout l'espace qu'il pourrait couvrir de trois pas: ce pourquoi on l'appelle aussi Trivikrama. L'origine du mot vāmana est incertaine mais je pense que c'est simplement la lette va, qui désigne ce qui imprègne et pénètre partout: le fluide, l'air ou l'eau; le suffixe mana exprime ce qui se comporte comme la racine verbale qui précède.
  • Varāha: Il est sans doute l'avatāra le plus mystérieux de Viṣṇu, celui dont on peut seulement dire avec certitude qu'il personnifie le sacrifice. On n'obtient rien sans sacrifice et chacun se doit de participer au sacrifice ne cesse de nous rappeler la Gītā: Adhiyajna aham (8.4), aham kratur  aham yajnah (9.16)…. Le nom de Varāha lui-même est mystérieux: on sait que vara est le mari, celui qui choisit une épouse et āha évoque le commandement, l'agression. Dans les Purānas, Varāha se matérialise au cours de la vie du  Svayambhuva Manu pour relever la terre qui a sombré au fond de l'océan cosmique. La Terre est l'épouse et l'époux veut la faire fructifier. La procréation peut être considérée comme un sacrifice et il est souvent rappelé que c'est le premier devoir à accomplir. Le sanglier Varāha laboure le fond de l'océan, geste qui symbolise peut-être le labour indispensable de l'aire du sacrifice Védique, le labour des champs qu'arroseront les pluies et qui fourniront la nourriture, perpétuant ainsi le cycle de la vie, comme le rappele aussi la Gītā. Il faut bien entendu aussi reconnaître dans l'apparition de ce sanglier incandescent qui fouille la terre et tue le démon Hiranyāksha (l'oeil d'or) un symbole cosmique de la terre qui tremble, des éruptions volcaniques et des raz de marée. La religion Hindue est un synchrétisme de toutes les croyances ancestrales.     
  • Vasiṣṭha: le saptaṛshi né du cerveau de Brahmā, dont le nom (dérivé de Vasu) ne signifie rien de moins que le superbe, le meilleur. Il est aussi le plus riche car sa vache Nandinī (fille de Surabhi, la mère des vaches) est la vache d'abondance, d'où ce nom de Nandinī signifiant la bienheureuse et son autre pseudonyme Kāmadhenu signifiant celle qui comble les désirs. Voir section CLXXVII de l'Adi Parva racontant le conflit entre Vasishtha et Vishvamitra qui voulait s'approprier cette vache. Mais s'il est un trait de caractère remarquable chez ce sage, d'après la lecture de ses discours, c'est de parler toujours avec les mots justes et de ne dire que la vérité.     
  • Vasudeva: fils de Ṡūrasena, de la lignée de Vṛṣṇi et de Sāttvata, par son épouse Māriṣā. Il avait cinq sœurs dont Pṛthā (plus tard renommée Kuntī). On l'appelait aussi Ănakadundubhi, sans doute pour rendre hommage à son aieul Dundubhi, ou parce que lui-même avait un point commun avec un gros tambour (son de la voix, ventre) ? Vasudeva était loin d'êtree monogame puisqu'il épousa les sept filles de Devaka qui étaient ses cousines, ainsi que Pauravi, Rohinī, Madirā et quelques autres. Devakī, sa première épouse lui donna 8 fils dont Balarāma et Kṛiṣṇa. Les 6 premiers (Kīrtimat, Suṣena, Bhadrasena, Ṛijudāsa, Sammardana et Bhadra) furent tués par le roi Kaṁsa, qui était un lointain cousin et auquel on avait prédit qu'il serait lui-même tué par un fils de Vasudeva et Devakī. Balarāma fut transferré dans la matrice de Rohinī pour qu'il ne subisse pas le même sort et Kṛiṣṇa naquit bien de Devakī mais fut emporté aussitôt par son père dans un village qui lui appartenait pour être nourri par Yashoda. Celle-ci venait d'accoucher d'une petite fille nommée Māyā qui fut échangée avec Kṛiṣṇa et subit le courrou de Kaṁsa à sa place. (l'histoire est racontée dans tous les Purānas).         
  • Vāsuki: le roi des serpents. Les dieux se servirent de lui comme d'une corde pour baratter la mer de lait.
  • Vibhīṣana: frère de Rāvana. Vibhīṣana, en dépit de son nom le présentant comme "l'effrayant", était un rākṣasa vertueux qui rejoignit les rangs de l'armée de Rāma.
  • Vicitravīrya: deuxième fils de Shantanu par Satyavatī.
  • Videha: le royaume du roi Janaka, père de Sītā, fondé par le roi Nimi et ayant pour capitale Mithilā. Il était voisin du royaume Kosala du roi Dasharatha.
  • Vidura: frère de Dhritarāshtra et Pāndu, né de Vyāsa et d'une femme shūdra dont on ne dit pas le nom. Il était une réincarnation de Dharma, maudit par un sage. Il est souvent nommé Kshatta.
  • Vikarna: un des frères de Duryodhana, qui seul donna son opinion lorsqu'il s'agit de décider si Draupadī avait été perdue au jeu. Un autre Vikarna était un fils de Somadatta roi des Valhikas.
  • Vinatā: fille de Daksha et épouse de Kashyapa, mère d'Arun et de Garuda, donc de la tribu des aigles et autres oiseaux de proie.
  • Vinda et Anuvinda: deux frères de la tribu Yādava, princes de la ville d'Avanti, aujourd'hui Ujjain en Madhya Pradesh. Deux frères Kaikeyas portaient aussi le même nom, ainsi que deux frères de Duryodhana, mais ce sont les deux Yādavas qui firent principalement parler d'eux.
  • Virāta: roi Matsya, contrée située dans le canton de Jaipur au Rājasthān, dont la capitale s'appelait Bairat. Il accueillit les Pāndavas au cours de la treizième année de leur exil.
  • Viṡvakarmā: l’artisant divin qui entre autres construisit Amarāvatī, la ville d’Indra et forgea pour lui vajra, la foudre, à partir des os du sage Dadhyan (Bhāgavata Purāna 6.10.13). Selon certains textes il est créé directement par Brahmā et selon d'autre il est Tvaṣṭṛi fils d'Aditi. Mais cette deuxième version d es anaissance st peu compatible avec son rôle dans la mort du démon Vṛitra.
  • Viṡravas: fils du saptarshi Pulastya et de Havirbhū, frère d'Agastya. Viṡravas est surtout connu en tant que père de Kubera, Rāvana, Kumbhakarna et Vibhīshan.     Viṡvāmitra: fils du roi Gādhi et petit-fils de Kuṡika dans la dynastie lunaire. Il naquit par erreur fils d'un roi car il aurait dû naître du brāhmana Ricīka et de Satyavatī à la place de Jamadagni, si Satyavatī et sa mère, l'épouse du roi Gādhi, n'avaient échangé leurs potions. Après bien des péripéties, au cours desquelles il est bien souvent en conflit avec Vasishtha.   il accéda au statut de brāhmana.Viṡvavasu: roi gandharva, fils de Kashyapa.
  • Viṡvedevas: Littéralement l'ensemble des dieux. Mais le mot apparaît souvent dans les textes à la suite des noms des Adityas, Vasus, Maruts, Rudras, Ashvins, et désigne alors tous ceux qui n'ont pas encore été nommés: "vishvedevāh sabhā-sadah" tous les dieux siégeant dans l'assemblée (Bhag. Pur. 9.2.28).
  • Vṛishni: branche de la lignée Mādhava.
  • Vṛishasena: fils aîné de Karna.
  • Vṛitra: fils de Danu, ou selon le Bhāgavata Purana (6.9.11-12) fruit d'un sacrifice accompli par Tvaṣṭṛi pour venger le meurtre de son fils Viṡvarūpa par Indra.Vritra est celui qui couvre (voir racine verbale vṛi dans la liste de noms communs), qui retient les nuages de pluie et cause la sécheresse. C'est pour cela que Vishnu se partage entre Indra, la foudre et la terre pour tuer cet orage. Comment couvre-t-il? Il accomplit des tapas, qui brulent le ciel (d'où l'expression un ciel de plomb). Mais c'est aussi un brāhmana qui fait de l'ombre à un kshatriya nommé Indra. Le kshatriya est vainqueur mais doit payer le blasphème commis.  Vṛitra est souvent dépeint comme un serpent pithon, nommé Ahi parce qu'il étrangle (signification duverbe aṅh) et retient prisonnières les rivières du ciel (hymnes du Rig Veda 4.17, 4.18 et 4.19 par exemple).     
  • Vyāsa: auteur du Mahābhārata, dit Krishna-Dvaipāyana ( le noir - né sur l'ile). C'est un ṛishi divin, né sur terre en tant que fils de Satyavatī et du brahmin Parāṡara pour écrire la grande histoire des Bhāratas. A ce titre, il intervient à tous les moments décisifs dans son propre récit pour en infléchir le cours (au sens propre et au figuré). Mais le définir ainsi ne rend pas suffisament hommage au personnage, dont on dit qu'il est un avatāra de Viṣṇu. En effet il est l'ātmā d'un concept, celui de l'encyclopédie des sciences. Son nom dérivé de vi-as (séparer) signifie qu'il compile la connaissance en faisant un tri pour la rendre intelligible. On lui attribue donc la compilation de tous les Vedas et de leurs branches, des Brahma-sutras, et comme dit son élève Vaishampayana de "cette œuvre qui contient tout ce qui mérite d'être connu" (le Mahābhārata).      
  • Yajnavalkya: littéralement celui qui parle du sacrifice (entre autres dans Bṛihadāranayaka Upanishad chapitres 2 et 4, dans le Jābāla aussi  et le Yajnavalkya-upanishad). Fils du roi Devarāta, il devient un grand sage dépositaire de la science des Vedas dont il reçoit l'enseignement par Vaishampāyana, lui-même un élève de Vyāsa. Vaishampāyana est un grand connaisseur du Rig Veda et du Yajur Veda, et il est doté d'une mémoire étonnante puisqu'il est aussi l'orateur principal du Mahābhārata. On dit que Vaishampāyana, mécontent du manque d'humilité de Yajnavalkya, lui demanda de régurgiter (vomir comme les perdrix tittiras) ce qu'il avait appris de lui. Yajnavalkya s'exécuta et se tourna vers le soleil pour qu'il éclaire sa lanterne (comme dans la Gāyatrī) et lui dispense un enseignement plus satisfaisant (Bhg. Pur XII.6.62). L'idée est simple et étroitement liée à celle de la Gītā section 2. Le Yajurveda enseigne la science des sacrifices, des lois établies par les shrutis des Vedas et les smritis de la tradition dans le but de prospérer et d'atteindre le paradis. Yajnavalkya préfère faire appel à son intelligence pour comprendre le sens des mots sacrifice et devoir. L'histoire des perdrix qui régurgitent leur nourriture signifie donc que Yajnavalkya a digéré l'enseignement de Vaishampāyana et ensuite enseigné à ses propres élèves, appelé les taittiryas de fair de même. Ce qui ne l'empèche pas dans le Garuda Purāna de faire un exposé des règles de conduite traditionelles, équivalentes aux Manu-smritis.      
  • Yādavas: Les descendants de Yadu. L'aîné Kriostā des fils de Yadu avait laissé une descendance, qui avait échappé au grand massacre des kshatriyas par Parashurāma. Ils constituaient la branche principale des Yādavas. Elle bifurque après le roi Vidarbha, qui eut plusieurs fils dont l'un engendra la lignée des Chedis, puis après le roi Madhu qui engendra les Mādhavas.
  • Yadu: fils aîné de Yayāti, désavoué par son père. De ses cinq fils naquirent trois dynasties: les Yādavas, les Mādhavas et les Chedis.
  • Yama: un des lokapālas, le seigneur du domaine des morts, fils de Sūrya par son épouse Prabhā (la venue de la lumière, i.e. l'aurore) . Il est souvent assimilé à tort avec Kāla, le Temps, et Mrityu, la Mort. Son autre  nom Dharmarāja est par contre pertinent, étant donné le sens du verbe yam (voir cette entrée dans le lexique des mots communs) 
  • Yamunā, sœur jumelle de Yama, rivière dont la source se trouve à Yamnunotri dans l'Uttarkhand, qui arrose entre autres Indraprastha (Delhi) et Mathura, avant de rejoindre Gangā au confluent (sangam) de Prayag (aujourd'hui un quartier de la ville d'Allahabad). Parmi les rivières sacrées personnifiant des vertus, Gangā, Yamunā et Sarasvatī forment une triade dont la réunion à Prayag symbolise celle des "faces" de Shakti. Gangā est traditionnellement associée à Shiva, Sarasvatī à Brahmā et Yamuna à Krishna: ses berges à Vrindavan sont le sites de la rāsa līlā de Krishna avec les gopīs.
  • Yashodā: mère nourricière de Kṛiṣṇa.
  • Yayāti: roi ancestral de la lignée lunaire, aussi nommé Kasha, fils de Nāhusha. Les fils de Yayāti par sa deuxième épouse Sarmishtā étaient Drahyu, Anu et Pūru et ses fils par sa première épouse Devayanī étaient Yadu et Turvasu. Les descendants de Pūru sont les Pauravas, ceux de Yadu les Yādavas, ceux de Drahyu les Bhojas et ceux d'Anu les Mlecchas. Turvasu du fait de la malédiction jetée sur lui par son père n'eut pas de fils. Ce dernier fait exclut la possibilité, envisagée par certains historiens, que les cinq tribus évoquées dans les hymnes des Vedas (par exemple Rig Veda 5.35, 10.60), et auxquelles s'adressent les appels de la conque Pancajanya soient les descendants de ces 5 frères.  
  • Yudhamanyu: prince Pānchāla frère d'Uttamaujas.
  • Yudhishthira: fils aîné de Pāndu et Kuntī, engendré par Dharma. Ses autres noms courants sont: Ajātashatru, celui qui n’a pas d’ennemis; Dharmarāja, le roi juste.
  • Yuyudhāna: roi des Vrishnis. Les Vrishnis sont un clan des Mādhavas, qui sont eux-mêmes les membres d'une branche de la lignée Yādava. Yuyudhāna (le guerrier) avait pour autre nom Sātyaki (voué à la vertu ou à la vérité). Il était le fils de Satyaka et le petit-fils de Shini. Mais il n'était pas un Sātvata comme Krishna.
  • Yuyutsu: frère des Kauravas, né de Dhritarāshtra et d'une servante. Il combattit avec les Pāndavas contres ses frères durant la guerre.